Depuis deux mois, Solène, habitante des alentours de Rennes, se rend plusieurs fois par semaines chez Medipsy, à Saint-Jacques-de-la-Lande, un hôpital privé de jour en psychiatrie. Souffrant de dépression depuis plusieurs années, elle a pu obtenir une prise en charge dans ce nouveau centre, ouvert en décembre 2024, en seulement trois semaines. « Fin 2024, ma psychiatre m’avait orienté vers une hospitalisation au sein de la Clinique du Moulin, à Bruz, mais elle a dû fermer en raison des inondations, pointe Solène. J’ai donc été admise au sein de la clinique L’Espérance, à Rennes, après un mois et demi ».

Une expérience « traumatisante ». « Je suis partie au bout de 24 heures car ce n’est pas ce dont j’avais besoin. Là-bas, j’avais l’impression d’être dans un mauvais film avec des patients très médicamentés. Je comprends que certains en aient besoin, mais moi, c’est un groupe d’écoute dont j’avais besoin. Mais le psychologue de l’hôpital n’était disponible que dix jours plus tard ».

Temps d’attente de deux semaines

Elle a donc été ré-orientée vers ce nouveau centre du même groupe hospitalier, Ramsay Santé. « Pour le moment, le temps d’attente avant une prise en charge ici est d’environ deux semaines », explique le docteur Ludovic Durand, psychiatre et référent médical de la structure. Des temps « très courts », affirme Solène, au regard de la demande en psychiatrie sur le bassin rennais. « On a bien conscience des délais importants pour être pris en charge, poursuit le psychiatre. Nos patients nous parlent de ces difficultés d’accès à un psychiatre, que sur Rennes, c’est compliqué. J’ai passé huit ans comme médecin senior dans le service public, à l’Hôpital Guillaume-Régnier de Rennes où les délais étaient de trois mois en moyenne, avec tout de même des filières qui permettent d’être pris en urgence dans la journée ».

Medipsy se veut comme « une offre de psychiatrie ambulatoire complémentaire sur le territoire, pour des personnes qui souffrent de troubles psychiques, anxieux, dépressifs, liés a l’addiction et à des problématiques d’ordre émotionnel ». Ici, les patients sont accueillis à la demi-journée, et les soins mixent l’accompagnement individuel et en petits groupes. « Il y a des groupes de parole, du sport adapté, de la relaxation et gestion du stress ».

Arrivée il y a deux mois, Solène fait donc partie des 30 patients actuellement suivis dans ce centre. Pour une durée moyenne de neuf mois. « C’est une structure adaptée à ma pathologie. La prise en charge a été rapide mais ce sera sûrement plus difficile à l’avenir d’avoir une prise en charge rapide. » Encore en rodage, Medipsy ne tourne pas encore à plein régime. Car, comme l’indique le docteur Durand, « on garde encore des places vacantes, on ouvre de manière progressive. Mais on reçoit des demandes toutes les semaines ».