Il est monté en puissance, sans trembler, en endossant le rôle de leader de l’équipe de France Espoirs, qualifiée pour les demi-finales du championnat d’Europe, ce mercredi à 21 heures, contre l’Allemagne. À 20 ans tout pile, Mathys Tel est dans la force de l’âge, animé par l’envie de marquer l’histoire en ajoutant son nom au palmarès d’un tournoi que les Bleuets n’ont plus gagné depuis 1988 (génération Cantona), en remportant un nouveau titre, aussi, un mois et demi après la Ligue Europa avec Tottenham, qu’il a rejoint depuis février.

Passé numéro un devant au gré des forfaits (Ekitike, Kalimuendo), l’attaquant est devenu incontournable, essentiel même à cette équipe qu’il dynamite par ses courses, ses appels et l’énergie qu’il déploie à chaque match pour bousculer les défenses.

Les Danois n’ont pas réussi à l’éteindre dimanche soir. Décalé par Abline, l’autre Matthis de la troupe, le numéro 7 tricolore a propulsé son équipe dans le dernier carré grâce à un but qualifié de « Thierry Henryesque » par l’ancien buteur britannique Jermain Defoe. Il avait déjà marqué sur pénalty contre la Géorgie (3-2).

Absent aux JO de Paris 2024 l’an dernier, l’ancien Rennais prend ses responsabilités sous les ordres de Gérald Baticle qui lui avait demandé d’élever le curseur après le premier match face au Portugal. Message reçu et appliqué.

Dans le sillage d’un Djaoui Cissé, qui se révèle au grand jour, il profite de ce championnat d’Europe pour se signaler et montre à Thomas Frank, nouvel entraîneur de Tottenham, qu’il a l’étoffe pour s’installer dans son équipe la saison prochaine. Le technicien l’avait d’ailleurs appelé pendant la préparation à Clairefontaine pour lui dire son envie d’en faire un élément central de sa ligne d’attaque. Au rythme où il carbure en Slovaquie, il va le récupérer en pleine confiance.

Fort de quatre années dans le monde professionnel, Mathys Tel met à profit ses expériences passées : de ses débuts fracassants au Bayern à ses deux transferts à plusieurs dizaines de millions d’euros, en passant par des moments de doute, l’avant-centre, transféré pour 35 M€ et 5 de bonus à Tottenham le 15 juin dernier, apparaît comme plus libéré, investi d’une mission qu’il entend bien mener à son terme.

« On est là pour remporter cet Euro, on pousse tous, et moi encore plus fort car j’ai eu ce goût de la victoire en 2022. Je dis à tout le monde qu’il faut aller la chercher, je veux un trophée, on veut un trophée, je veux le faire. »

Trois ans après avoir remporté l’Euro U17 aux côtés d’éléments comme Désiré Doué ou Warren Zaïre-Emery, Mathys Tel connaît la route à suivre. Plus que deux matchs et il décrocherait à nouveau les étoiles.