Le collège Jean Dasté, classé en Réseau d’Éducation Prioritaire (REP), accueille une population scolaire issue de milieux socio-économiques très défavorisés. Son Indice de Position Sociale (IPS) de 72,7, extrêmement bas, le place avant-avant-dernier des établissements. Il se situe même derrière des établissements classés en REP « renforcé » qui, eux, bénéficient de seuils d’élèves par classe bien plus favorables.

Le quartier d’implantation du collège est marqué par une forte présence de structures d’accueil de migrants, ce qui se traduit par l’arrivée régulière, en cours d’année, de nouveaux élèves, certains allophones (actuellement 27) qui viennent ainsi alourdir les effectifs.

Une suppression de classe lourde de conséquences

L’annonce de la suppression d’une classe de 5 e pour la prochaine rentrée est particulièrement préoccupante. Les quatre classes actuelles de 6 e devront se répartir dans seulement trois classes de 5e. À ce jour, 88 élèves sont annoncés en 5 e , dont 83 déjà inscrits et 5 en liste d’attente. Cette décision entraînera des effectifs surchargés, avec 28 à 30 élèves par classe, alors que la norme REP est fixée à moins de 26 élèves et la moyenne nationale à 22 élèves par classe.

Des difficultés pédagogiques et matérielles aggravées

Au-delà des défis quotidiens liés à l’enseignement en REP, ces effectifs pléthoriques engendrent de nombreux problèmes. En EPS et en natation notamment, seulement 36 % des élèves de 6e ont réussi le test « savoir nager », un chiffre qui risque de ne pas s’améliorer avec des classes surchargées. Par ailleurs, à la rentrée prochaine, 10 élèves de 5 e exigeront un Accompagnement d’Élèves en Situation de Handicap (AESH), soulevant la question cruciale de la capacité d’accueil des salles de classe.

Cette situation met en péril les conditions d’apprentissage des élèves les plus fragiles et alourdit considérablement la charge de travail des équipes pédagogiques.