« On est satisfaits ». Amira Zaiter, militante propalestinienne, a vu sa peine pour « apologie du terrorisme » réduite en appel, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), ce mercredi. En première instance à Nice, la cofondatrice de l’association Nice à Gaza, avait été condamnée le 4 novembre à trois ans de prison, dont un an ferme.

Réparer les parties civiles

« La cour a infirmé le jugement de Nice en la condamnant à dix-huit mois de prison dont six mois ferme », précise son avocat niçois, Me Kada Sadouni. Une peine qu’elle effectuera sous bracelet électronique.

« Pendant 24 mois Amira devra voir le Service pénitentiaire d’insertion et de probation et justifier d’un travail. Elle a aussi obligation à réparer les parties civiles », enchaîne son conseil. Amira Zaiter est aide-soignante, après avoir été exclue de son école d’infirmière, en lien avec sa condamnation. Si elle commet une infraction dans les deux ans, elle devra purger la totalité de sa peine.

« La plus sévèrement condamnée », depuis le 7 octobre 2023

Depuis les massacres et prises d’otages perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, « elle a été la plus sévèrement condamnée et la seule personne incarcérée avec un casier vierge. Deux autres l’ont été mais ils étaient multirécidivistes », surligne Me Sadouni. Amira Zaiter avait été placée en détention provisoire pendant 46 jours.

« Le Crif Sud-Est se réjouit que la justice soit passée »

« Le Crif Sud-Est se réjouit que la justice soit passée, lance, de son côté, Me David Rebibou, avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France Sud-Est. Les propos particulièrement graves ont ainsi été condamnés avec une peine exemplaire qui devrait imposer à la prévenue de ne pas réitérer, ce qui était l’objectif de la procédure. »

« Je continuerai de soutenir la Palestine »

La militante, elle, se dit « enfin soulagée que la pression judiciaire soit passée. Je suis certes condamnée, mais je suis ravie: le tribunal d’Aix a étudié sincèrement mon dossier, il m’a écoutée et m’a laissé un temps de parole que je n’ai pas eu à Nice. Ce que j’ai vécu à Nice est un guet-apens, pour m’humilier et me prendre comme un exemple et me faire peur. » Amira Zaiter estime toujours que ses « 46 jours de détention et le traumatisme laissé à (sa) fille sont disproportionnés » pour des messages sur X. « Je continuerai de soutenir la Palestine. Je continuerai de réclamer un État entièrement libre pour la Palestine », prévient-elle.