À l’occasion de l’approbation du compte financier de l’exercice 2024, la maire (SE) de Toulon, Josée Massi, a mis en avant l’analyse qui en ressort, avec en premier lieu « la préservation de la santé financière assurée par une gestion rigoureuse des dépenses ». Mais aussi, tout aussi important au moment où les contraintes budgétaires amènent beaucoup de collectivités à revoir leurs subventions à la baisse, « un soutien renforcé au tissu associatif pour un montant de 5,7 millions, avec une hausse supérieure de 7% à l’inflation ». Tout cela en maintenant « un gel du taux de la fiscalité depuis 2001 » et des dépenses d’équipements de 41 millions, dont 7 millions pour la rénovation des bâtiments solaires.

L’adjoint aux finances, Robert Cavanna, a complété le tableau en pointant un taux d’épargne brute de 16%. « Il est considéré comme très bon à partir de 12% », insiste-t-il. Selon lui, « entre 2001 et 2024, l’engagement de la Ville est passé de 214 millions à 50 millions d’euros, ce qui fait de nous la deuxième ville la moins endettée de France pour notre strate. »

De bons résultats qui n’ont pas été contestés par l’opposition, qui a plutôt fait valoir ses différences dans l’approche stratégique de gestion. L’extrême droite réclamant moins d’impôts et la gauche prônant plus d’investissements pour répondre aux besoins en augmentation.

Le conseiller municipal RN Amaury Navaranne, qui avait revêtu pour cette séance publique ses atours d’opposant constructif, sans débordements ni dérapages (la caméra d’ICI Provence peut-être ?), a déploré que les bons équilibres financiers n’aient pas donné lieu à « une fiscalité un peu plus allégée », alors que, selon lui, ils le permettaient. Et de conclure, penaud : « Nous trouvons que pour 60 ou 70% de ce que vous nous proposez, ça va dans le bon sens. »

Différences politiques

André De Ubeda (PCF), pour Toulon en Commun, a souligné, lui, un « désaccord avec l’orientation même du budget » qui amène le groupe à s’abstenir sur cette délibération. « Nous notons une baisse des dépenses de fonctionnement qui ne nous réjouit pas, a-t-il martelé. Nous ne sommes pas partisans, en effet, de l’austérité salariale ni de la baisse de l’emploi public, notamment dans une ville qui compte plus d’habitants et plus de besoins au vu de la crise sociale. » Une critique dont Robert Cavanna s’est défendu, assurant qu’il n’y avait pas eu de baisse des dépenses, mais au contraire une augmentation de 6%. Dès lors, les ingrédients pour une bataille de chiffres étaient réunis. Et la bataile a eu lieu, mais à y perdre ses petits. Parce que Robert Cavanna raisonnait en valeur absolue alors qu’André De Ueda le faisait en pourcentage des recettes. Une fois leurs instruments accordés, André De Ubeda en a déduit qu’il y avait bien de la marge pour en faire plus.

Il y en a un, en revanche, pour qui décidément rien ne va, c’est le docteur Depallens, candidat (Modem) déclaré à la prochaine municipale. Qui a dénoncé tout à la fois le trop d’impôts, le pas assez d’investissements et même « le manque d’inventivité ». La maire l’a renvoyé illico à ses chères études : « avec votre vision catastrophique de la ville de Toulon, je me demande pourquoi les Toulonnais, depuis 2001, nous réélisent à la tête de la ville. »

La campagne a bel et bien commencé.