Si le nouveau sous-variant dOmicron inquiète par sa transmissibilité, sa virulence reste modérée et le risque d’une forte épidémie est faible. © Prostooleh / Freepik
La saison estivale offre traditionnellement un répit face à de nombreux virus respiratoires. Pourtant, l’été 2025 pourrait échapper à cette règle.
L’Académie nationale de médecine a en effet publié un communiqué alarmant, soulignant un risque réel de reprise épidémique du Covid‑19, sous l’impulsion d’un nouveau variant, le NB.1.8.1, sous-type issu du variant Omicron. “Depuis le début de l’année 2025, le variant NB.1.8.1 a suscité un rebond épidémique important en Asie (Hong Kong, Taïwan, Singapour). Sa prévalence, encore faible, augmente en Amérique du Nord et dans plusieurs pays d’Europe, laissant présager qu’il risque de devenir dominant”.
Un variant d’Omicron surveillé de près
Ce sous-variant d’Omicron, qui domine la scène virologique depuis 2021, a été classé parmi les “variants sous surveillance” en mai 2025. Si l’Académie de médecine redoute sa prépondérance dans les prochaines semaines, cela ne sous-entend pas forcément une virulence aggravée : malgré un nouveau symptôme relativement inédit et particulièrement douloureux, “à ce jour, il ne semble pas déterminer de formes cliniques plus sévères que les autres variants en circulation”, confirme l’Académie de médecine.
Mais sa simplicité de transmission demeure un facteur de risque accru pour la santé publique, surtout chez les personnes fragiles. “Plusieurs mutations le différencient des variants Omicron circulant actuellement : suivant leur position, ces mutations pourraient améliorer l’affinité de liaison au récepteur cellulaire ACE2 et augmenter la transmissibilité du virus, mais aussi faciliter son échappement aux anticorps induits par des infections ou des vaccinations antérieures”.
Une reprise épidémique possible à court terme
La croyance qu’un virus respiratoire s’éteint naturellement en été est remise en question. L’Académie rappelle que la saisonnalité hivernale du Covid‑19, à l’image de la grippe, n’est pas prouvée scientifiquement : “au cours de l’année 2024, la surveillance nationale de la Covid-19 a décrit une circulation permanente du SARS-CoV-2 avec deux pics d’incidence, le premier fin juin/début juillet et le second fin septembre. L’hypothèse d’une saisonnalité hivernale de la pandémie de Covid-19, comparable à celle des épidémies de grippe, n’est donc pas confirmée”.
Le risque d’une flambée estivale n’est pas une hypothèse lointaine mais une menace palpable, si les mesures de prévention ne sont pas réactivées rapidement.
C’est là le message principal relayé par l’instance : “il est encore temps pour la vaccination des personnes les plus à risque”. Après la campagne hiver 2024‑2025, la couverture vaccinale des plus de 65 ans était tombée à 21,7 %, un chiffre jugé insuffisant par les autorités sanitaires. Au printemps, malgré le prolongement de la campagne jusqu’à fin juin, l’adhésion est également jugée beaucoup faible. Selon l’OMS, “les vaccins actuellement utilisés restent (pourtant) efficaces contre les formes symptomatiques et graves”.
Pourquoi faut-il renforcer la vaccination cet été ?
Une relance de la vaccination durant l’été permettrait tout d’abord d’anticiper le pic potentiel : les semaines à venir peuvent devenir décisives pour limiter la diffusion du variant NB.1.8.1. Une démarche qui préserverait un système de santé sous tension durant l’été : une hausse des cas, même modérée, peut en effet entraîner une augmentation des hospitalisations, notamment parmi les plus fragiles.
Un regain vaccinal contribuerait également à limiter les formes longues : la Covid‑19 post‑aiguë, ou Covid long, demeure un problème de santé publique, même après une infection bénigne.
“Associée aux mesures de prévention de la transmission virale (port du masque, hygiène des mains), la vaccination est une mesure essentielle”, conclut l’Académie de médecine. Le Covid-19 n’a pas dit son dernier mot…
À SAVOIR
L’Académie nationale de médecine, fondée en 1820, est une institution publique française indépendante, composée de médecins, chercheurs et experts reconnus dans les domaines de la santé et des sciences biomédicales. Elle a pour mission de conseiller les pouvoirs publics, d’éclairer le débat scientifique et de veiller à la qualité des politiques de santé publique. Sa légitimité repose sur l’expertise de ses membres et son rôle consultatif historique auprès du gouvernement, ce qui donne un poids particulier à ses alertes, notamment en période de crise sanitaire.
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