Alors que François Bayrou évoque un «compromis à portée de main», les syndicats restent partagés entre satisfaction partielle et critiques sur la méthode gouvernementale.

Les syndicats affichent des positions contrastées face aux dernières annonces de François Bayrou sur le dossier des retraites, ce jeudi. «Il y a des revendications CFDT qui ont été actées par le Premier ministre», notamment «des mesures en faveur des femmes», relève le numéro deux et négociateur du premier syndicat français, Yvan Ricordeau. Il rappelle toutefois que «la pénibilité et l’équilibre financier ne sont pas deux mesures parmi d’autres, c’est le cœur du problème depuis le départ» des discussions sur les retraites, même si François Bayrou a estimé qu’un «compromis» était «à portée de main» sur ces deux dossiers.

Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a d’abord salué des «avancées», notamment sur la volonté «d’améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (…) ayant eu des enfants». Il a également annoncé qu’un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi. Sur les points en suspens, François Bayrou a jugé «à portée de main» un compromis sur le volet de la pénibilité, principal point d’achoppement entre partenaires sociaux. Il a affirmé que les négociations allaient se poursuivre dans les prochains jours dans des modalités qu’il n’a pas précisées.

Un travail «remarquablement utile»

Concernant la suite, la CFDT – l’un des trois syndicats ayant discuté jusqu’au terme du conclave avec la CFTC et la CFE-CGC – prendra sa décision au bureau national vendredi matin, a-t-il précisé. Le leader de la CFTC, Cyril Chabanier, a lui rappelé que «pour l’instant, les négociations sont terminées, il n’y pas de nouvelle réunion». «Si le patronat passe un coup de fil en disant on est prêt à faire un dernier effort sur la pénibilité, on décrochera», a-t-il ajouté sur BFMTV. Plus tôt, il avait estimé auprès que, «sur la décote à 66,5 ans et les femmes, je ne dirais pas que c’est nul. Dans l’ensemble, ça ne suffit pas».

Trois jours après la séparation sans accord du conclave sur les retraites, mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter la censure des socialistes, François Bayrou n’en a pas moins salué un travail «remarquablement utile», se disant «impressionné par les progrès» entre syndicats et patronat, «un signe d’espoir pour la démocratie sociale».

Le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI), s’est lui étonné de «voir le gouvernement fuir les moments où il pourrait montrer qu’il pilote réellement ce pays». Le SDI estime ainsi que la question si épineuse des retraites «mérite mieux qu’un calendrier repoussé à l’automne, un silence sur les arbitrages et une communication à vide.»