Le Top 14, une histoire de pros, sur Canal+

C’était il y a trente ans. Un monde où les joueurs de rugby ne s’entraînaient alors que trois fois par semaine et avaient, au moins officiellement, un « vrai métier ». Enfin, jusqu’en août 1995 et la révolution copernicienne du passage au professionnalisme. Révolution qui nous est contée dans L’Odyssée du Top 14, ce dimanche à 21 heures sur Canal+, au lendemain de la finale entre Toulouse et Bordeaux-Bègles. Dans ce documentaire réalisé par Éric Bayle et Étienne Pidoux, on parcourt les trois décennies qui ont bouleversé le rugby, sur le terrain, dans les tribunes et sur les écrans.

« Le rugby va-t-il perdre son âme ? », s’interroge-t-on au départ, alors que les supporters sont dubitatifs. Le docu revisite l’évolution du rugby français à travers les témoignages de ses acteurs majeurs, de Serge Blanco à Fabien Galthié en passant par Émile Ntamack, Fabien Pelous et Antoine Dupont. On vibre à l’évocation de la rivalité entre Toulouse et le Stade Français, dix-sept boucliers de Brennus au total (11 et 6) depuis 1996, à l’arrivée des stars planétaires Dan Carter et Jonny Wilkinson, aux géniaux coups marketing de Max Guazzini, à l’évènement de cette finale 2016 du Top 14 au Camp Nou de Barcelone devant 100 000 spectateurs, à l’évolution des entraînements et du suivi des joueurs. « Et dire que quand j’ai commencé à Graulhet, on mangeait du confit de cochon sur les aires d’autoroute », se remémore un Pelous hilare !

L’or dévoyé, sur beIN Sports

L’histoire est connue : en 2000 à Sydney, les basketteurs espagnols décrochent le premier titre de l’histoire des Jeux paralympiques décerné dans la catégorie « handicap mental ». Avant de devoir rendre les médailles. Par l’intermédiaire d’un joueur fraîchement diplômé en journalisme qui se dira plus tard « infiltré », les médias révèlent que parmi les douze basketteurs sélectionnés, seuls deux souffraient réellement d’un handicap. L’or volé, documentaire d’ESPN proposé ce jeudi à 22 heures sur beIN Sports 1 dans la case beIN Story, revient sur cette histoire. « Ce qu’ils ont fait n’est pas humain. Ils ont pris mon âme ». Prononcés en début de reportage, les mots de Ramon Torres Soto, un des deux joueurs réellement en situation de handicap, résonneront puissance 10 une fois le film achevé.

Outre un procès expéditif (un seul condamné, Fernando Martin, à l’origine de la supercherie, pour faux documents et fraude), les témoignages des rares protagonistes ayant accepté de parler interpellent. Comment Carlos Ribagorda, le journaliste infiltré, peut-il justifier de ne pas avoir dénoncé la tricherie avant la finale ? Adolfo Povera, compagnon de chambre de Torres à Sydney, dit « penser à cette histoire tous les jours ». Quelques larmes coulent sur ses joues, mais personne ne présente d’excuses à Ramon et Juan Pareja (le second joueur en situation de handicap) qui ont vu leur monde s’effondrer. Ramon sombrera même dans l’alcool. Il se fera tatouer une grande partie du corps. « La douleur dévorait mon âme. J’ai pris ma colère et je l’ai mise sur ma peau pour montrer que j’avais ça en moi. »

La musculation dans tous ses états, sur Arte.tv

Barrette dans les cheveux, visage maquillé, la jeune photographiée porte un débardeur laissant fièrement apparaître… des biscotos à la Popeye ! Il s’agit d’une « femme Hercule », comme on nommait au début des années 1900 celles capables de soulever des haltères mais aussi des pianos ou des automobiles. Plus tard, « le mouvement féministe a joué un rôle très important dans le développement de l’industrie du fitness », témoigne l’historienne Natalia Mehlman Petrzela dans Haltère ego.

Disponible sur Arte.tv, le documentaire balaye en 43 minutes l’histoire de la musculation (au sens de faire travailler ses muscles, pas seulement en mode haltérophilie ou bodybuilding). On y apprend que les pionniers de la musculation douce, Joseph Pilates ou Jack LaLanne (créateur en 1951 aux États-Unis de la première émission télé consacrée à l’exercice physique) ont été accusés de charlatanisme. Depuis, « on est passé d’une sous-culture louche à quelque chose de plus universel, une sorte d’impératif social », analyse Mehlman Petrzela. À tel point que les salles de sport dégagent un chiffre d’affaires mondial de 100 milliards d’euros, toujours en hausse. Le film, un peu décousu dans sa construction, décrypte aussi le phénomène Hyrox, ce nouveau format associant épreuves de force, d’endurance et de souplesse où les femmes constituent souvent la moitié des engagés.