La filière automobile française est engagée dans une spirale infernale : effectifs en chute libre, plongeon de la production, déficit du commerce extérieur abyssal. L’Hexagone pourrait perdre 75 000 emplois industriels dans le secteur d’ici à 2035. Soit 22 % des effectifs.

C’est le constat alarmant qui ressort d’une étude de l’institut Xerfi, diffusée ce jeudi par la PFA (Plateforme automobile française). La suppression des 75 000 emplois serait certes compensée au mieux par la création de quelque 19.000 emplois dans le domaine des batteries, de l’hydrogène, veut croire l’institut. Il n’en resterait pas moins un solde des emplois négatif de 56 000 postes.

Entre 2019 et fin 2024, la France a déjà perdu 38 600 emplois dans l’industrie automobile. Les effectifs de la filière s’élevaient à quelque 335.000 personnes en décembre dernier. La Fiev (Fédération des équipementiers auto français) affirme pour sa part que les effectifs des fournisseurs en France sont passés de 114 400 salariés en 2007 à 68 994 en 2019, à la veille du Covid, puis à 56 000 en 2024. « La situation est alarmante », affirme Jean-Louis Pech. Le président de la Fiev assure que, « depuis un an, 7 300 emplois sont sur la sellette avec des plans sociaux en cours de réalisation ». Dix sites industriels pourraient encore fermer dans l’Hexagone cette année. Et « 40 % de nos emplois sont aujourd’hui en situation de risque ».