Berlin a tranché. Les ONG engagées dans le sauvetage des migrants en mer Méditerranée ne bénéficieront plus d’aucune aide financière de l’État fédéral. Cette décision a été confirmée ce mercredi par le ministère allemand des Affaires étrangères, marquant une rupture nette avec la ligne défendue jusqu’ici par l’ancienne coalition, notamment sous l’impulsion écologiste.
« Le gouvernement fédéral ne prévoit plus de subventions aux ONG engagées dans le sauvetage civil », ont indiqué des sources diplomatiques citées par RFI. Ces dernières précisent qu’au premier trimestre 2025, 900 000 euros ont déjà été versés, pour un total de 2 millions d’euros débloqués en 2024. Parmi les structures bénéficiaires figuraient SOS Humanity, SOS Méditerranée, RESQSHIP, Sea-Eye ou encore Sant’Egidio.
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La politique ferme de Merz
Ce tour de vis intervient moins de deux mois après l’arrivée au pouvoir du conservateur Friedrich Merz, nouveau chancelier à la tête d’une coalition avec les sociaux-démocrates du SPD. Partisan d’une ligne dure en matière migratoire, le leader de la CDU martelait déjà, avant son élection, que seule une politique stricte permettrait de contenir la poussée de la droite nationaliste, incarnée par l’AfD.
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Depuis son entrée en fonction, son gouvernement a multiplié les annonces restrictives, promettant notamment de refouler une large majorité des demandeurs d’asile aux frontières terrestres de l’Allemagne. Les réactions à l’arrêt de ces financements ne se sont d’ailleurs pas fait attendre.
Britta Haßelmann, cheffe de file des députés écologistes, a fustigé une « décision dramatique », qui « ne fera qu’aggraver la crise humanitaire en Méditerranée ». Même son de cloche chez Gorden Isler, président de Sea-Eye, qui déplore un « signal catastrophique » : « Les sauveteurs pourraient être contraints à rester à quai malgré des urgences en mer », a-t-il alerté.
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Sur les 21 ONG actives dans la zone de sauvetage en Méditerranée centrale, 10 sont allemandes. Ensemble, elles affirment avoir secouru plus de 175 000 personnes au cours des dix dernières années. Un bilan que cette nouvelle orientation politique pourrait bien compromettre.