À défaut de pouvoir proposer dix jours de festivités, les organisateurs offrent une soirée spéciale dans un bar partenaire ce vendredi. Au programme : des jeux traditionnels et même un karaoké en langue bretonne.

Touchés mais pas coulés. «Les Jeux de Bretagne rebondissent !», annonce l’équipe organisatrice de ce festival culturel et sportif nantais, dont la quatrième édition a été annulée. Initialement, l’événement aurait dû se dérouler du 20 au 29 juin dans le centre de la cité des Ducs. Or, «les discussions avec le cabinet de la maire de Nantes n’ayant pu aboutir, les Jeux de Bretagne se sont retrouvés cette année sans domicile digne de ce nom».

Face à la déception des festivaliers, bénévoles, clubs sportifs, associations culturelles, artistes et 700 scolaires qui étaient attendus, le comité de soutien s’est mobilisé pour organiser de toute urgence une soirée spéciale. Celle-ci se déroulera ce vendredi 27 juin au Little Atlantique Brewery (LAB), brasserie branchée du quartier Chantenay, à Nantes. «Il fait partie de nos partenaires. Notre objectif est de mettre en avant à la fois les jeux qu’on peut qualifier de bretons mais aussi l’économie et les produits locaux, à l’image d’une des Une des bières que nous proposons à la buvette est une du LAB», explique le président du comité d’organisation Stéphane Briand, joint par téléphone.

Karaoké en langue bretonne

Les invités pourront participer à des jeux d’adresse tel qu’un palet sur planche, chanter lors d’un karaoké en langue bretonne ou encore prendre part au tournoi intercontinental de basket-bol breton où «plus de 300 bols invendables de la Faïencerie de Pornic seront remis au public et destinés à être fracassés un par un contre notre emblématique panneau de basket», indique un communiqué. Un programme bien rempli mais bien loin de ce qui se fait en temps normal.

Habituellement, lors de la manifestation s’étalant sur une semaine, l’idée est de «mettre en avant des sports traditionnels comme le gouren (un jeu de force), le lancer de botte de paille…», détaille Stéphane Briand. Des pratiques méconnues y sont également valorisées à l’instar de la boule nantaise, cette spécificité locale consistant à jouer sur une piste incurvée qui se pratique souvent dans les arrière-salles des cafés. Aussi, des clubs des cinq départements bretons viennent s’affronter lors de compétitions. «L’intérêt est de mettre des sports plutôt ruraux dans notre imaginaire au cœur du centre-ville».

Lieu inadapté

Précédemment, l’édition s’était déroulée au pied du château des Ducs de Bretagne. Cette année, en raison de travaux, cela n’a pas été possible et l’équipe a demandé à déplacer l’événement quelques mètres plus loin, au niveau de Feydeau. Cette solution, un temps envisagée, a finalement été stoppée net fin mai, laissant l’équipe organisatrice pantoise. «Ce veto exercé par le cabinet de la maire ne semble pas motivé par des raisons techniques mais par des raisons politiques» a alors réagi l’équipe des Jeux de Bretagne, tandis que la mairie avait assuré au Figaro début juin avoir proposé le site de Gloriette-Petite Hollande. Une configuration pas adaptée à la manifestation selon les organisateurs.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, «on n’a toujours pas compris pourquoi le site de Feydeau n’a pas été disponible pour les jeux de Bretagne», confie Stéphane Briand qui ne désespère pas et garde le cap. «On a renvoyé un courrier à la maire, Johanna Rolland, pour demander un rendez-vous et lever les incompréhensions, voir comment travailler en bonne intelligence pour 2026.» Toujours à proximité du château.