«Nous ne voulons pas de nouvelles séances de négociation» sur la réforme des retraites alors que «le conclave est terminé depuis lundi», a déclaré vendredi à l’AFP Marylise Léon.

C’est non. Ce vendredi, le premier syndicat tricolore a fermé la porte à de nouvelles séances de négociation sur le système des retraites, mises sur la table par le premier ministre la veille. «Nous ne voulons pas de nouvelles séances de négociation» sur la réforme des retraites alors que «le conclave est terminé depuis lundi», a déclaré vendredi à l’AFP la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon.

Elle a ajouté que les deux derniers points de blocage relevés par le premier ministre pour parvenir à un accord avec le patronat, sur la pénibilité et le financement du système de retraites, étaient «deux éléments extrêmement importants et structurants des discussions». Et ce, alors que François Bayrou minimisait leur importance, lors de sa conférence de presse.

Jeudi après-midi, François Bayrou avait temporisé sur le sujet, en assurant qu’un accord entre les partenaires sociaux était encore possible. «Je suis impressionné par progrès qui ont été faits depuis quatre mois», assurait-il, ajoutant que «Les experts et négociateurs vont se remettre au travail pour rapprocher les points de vue». Les échanges devaient durer entre dix jours et trois semaines, et mener à un texte d’équilibre, qui sera repris par le gouvernement dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, à l’automne.

Motion de censure en vue

«Si à un moment, le gouvernement veut trouver une voie d’équilibre, il faut qu’il comprenne que, pour mon organisation, il n’y a pas de voie de passage sans la réparation sur la pénibilité, avec le dispositif qu’on a proposé», a-t-elle encore affirmé, ajoutant que le bureau national de la CFDT avait rendu un avis «unanime» en ce sens vendredi matin. Il faut également un «équilibre dans les efforts financiers», a insisté la dirigeante du premier syndicat. «Aujourd’hui, les entreprises ne peuvent pas continuer de dire que c’est sans elles. On ne peut pas dire qu’on négocie, qu’on discute, mais qu’on ne participe pas à l’effort. Ça ne peut pas fonctionner comme ça», selon Marylise Léon.

Le gouvernement a tenté vendredi matin de pousser syndicats et patronat à négocier, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas disant avoir «bon espoir que nous y arrivions» pour la mi-juillet et expliquant qu’«il faut aller au bout de cet accord».

Trois syndicats sur cinq (CFDT, CFE-CGC et CFTC) ainsi que le Medef et la CPME côté patronal ont échoué lundi, après quatre mois de discussions, à parvenir à un accord pour améliorer la réforme des retraites de 2023, qui repousse l’âge légal de départ à 64 ans à partir de la génération née en 1968.

Cet échec fragilise le gouvernement de François Bayrou, le Parti socialiste ayant annoncé qu’il allait déposer une motion de censure pour le faire tomber. Mais elle a très peu de chances d’aboutir étant donné que le Rassemblement national a indiqué qu’il ne censurerait pas le gouvernement avant la discussion budgétaire de cet automne.