Association historique fondée en 1888 sous le nom d’Union fraternelle des anciens militaires blessés, gratifiés de réforme n° 1, la Fédération nationale André Maginot, rebaptisée ainsi en 1953 en hommage à celui qui fut son président de 1918 à sa mort, en 1932, et surtout blessé de guerre en 1914 et ministre de la Guerre, tenait jeudi son 91e congrès au Palais Neptune. Au nom de la solidarité, de la mémoire et de la transmission, ses trois piliers.

À cette occasion, la Fnam a conclu un partenariat avec l’ONaCVG, établissement public sous tutelle du ministère des Armées, qui accompagne, depuis 1916, les anciens combattants et victimes de conflits, sous le regard de la ministre Patricia Miralles. « Ce congrès est un moment de partage où nous nous souvenons de ceux qui ont servi la France et la servent encore par leur mémoire et leur engagement », a appuyé cette dernière en marge de la signature. Une mémoire qui doit aussi rappeler aux jeunes « les histoires douloureuses. La France n’a pas toujours agi correctement, il faut le connaître pour ne pas le reproduire. Il faut être innovant, les laisser venir dans l’apprentissage qu’est le leur, faire lire les monuments aux morts, qu’ils comprennent que nous nous sommes battus unis avec des noms à consonance étrangère, d’autres religions. C’est ça la force morale : regarder l’avenir et ne pas revivre ce dont nos anciens témoignent ». Des valeurs mises de côté au moment d’armer des puissances étrangères bellicistes méprisant le droit international, ou encore lors de la grande chasse aux sans-papiers organisée par Bruno Retailleau la semaine dernière.

« Agir en complémentarité pour mieux aider »

Ce partenariat a pour but de « d’agir en complémentarité pour mieux aider, explique Marie-Christine Verdier-Jouclas, directrice générale de l’ONaCVG. La Fnam a 200 000 adhérents, l’ONaCVG 104 services départementaux, et on n’a pas forcément cette connexion systématique. On a aussi besoin de faire vivre des projets mémoriels vecteurs de solidarité, et sur ce versant, il s’agit d’une demande d’aide financière pour porter ces projets ». Un soutien rendu possible par la manne financière de la Fnam, actionnaire historique de la Française des Jeux, dont elle reçoit des dividendes, « qui permettent de conduire nos projets de solidarité, de mémoire et d’accompagnement de la jeunesse », complète le Général André Peter, président de la Fnam. Des projets communs aux deux institutions vont aussi voir le jour, « des voyages jeunes pour transmettre la mémoire, avec peut-être un focus sur les jeunes d’Outre-mer », précisent-ils en chœur.