Scop Morassuti : « Après un an, le bilan est très positif »
Un an après la reprise par ses salariés, la Scop Morassuti a présenté son premier bilan à Benoît Hamon. L’histoire a commencé il y a plus d’un an : après avoir appris la liquidation judiciaire de leur imprimerie, le 28 février, des salariés se sont lancés dans l’aventure peu commune de reprendre leur société en créant une Scop (Société coopérative et participative). Un projet soutenu par 600 donateurs, qui a permis de lever près de 70 000 euros.
Un an après, tous les feux sont au vert, comme l’explique Stéphane Puifourcat, directeur général de Scop Morassuti : « La situation est bonne. Nous avons dépassé le prévisionnel avec 4,6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous sommes passés de 25 à 27 salariés et on pense encore recruter une personne. Nous avons baissé l’appel à l’intérim, qui était pour moi un non-sens économique et social. Depuis juin, nous sommes labellisés « Imprim’Vert », ce qui va nous permettre de travailler pour les collectivités. Nous voulons ancrer davantage l’entreprise sur le territoire avec, par exemple, des partenariats avec la Cité du design. J’ai un mandat de quatre ans et je suis là pour créer les conditions d’avenir de Morassuti. »
« La hiérarchie est plus horizontale »
La Scop change beaucoup de choses dans le fonctionnement interne : « Ce modèle économique permet de mettre de la démocratie au sein de l’entreprise et ça change beaucoup de choses. Je présente les comptes tous les mois et les investissements sont validés collectivement. »
Un modèle qui convient à la salariée et associée de l’entreprise, Frédérique Delaur : « C’est une autre façon de vivre sa fonction dans l’entreprise. La hiérarchie est plus horizontale. Je m’épanouis davantage dans ce mode de fonctionnement. »
Même son de cloche du côté de Damien Dubard, commercial et associé de la Scop Morassuti : « Après un an, le bilan est très positif. Le modèle Scop change beaucoup de choses parce que l’entreprise appartient aux salariés. Les décisions importantes sont prises ensemble en assemblées générales. Résultat : on est plus impliqué. Tu sais où va l’argent et tu récoltes les lauriers de ton travail. On veut continuer d’avancer, se développer. On espère faire fructifier la Scop et s’insérer dans l’ESS de Saint-Étienne en soutenant des associations. C’est un modèle vertueux. »
C. G.