Lassée des nuisances liées à la livraison de repas, la mairie du XVIe arrondissement de Paris a décidé d’agir. Ce début de semaine, elle a officialisé la signature d’une charte de bonnes pratiques avec les géants du secteur, Uber Eats et Deliveroo. L’objectif ? Réduire les nuisances liées à l’activité des livreurs et améliorer la qualité de vie des habitants.
« Cette charte, à l’initiative de la mairie du XVIe, est une première en France », se félicite le maire (LR) de l’arrondissement, Jérémy Redler. Elle est aussi le fruit de plusieurs mois d’échanges entre la mairie, les plateformes et les riverains, soucieux de voir leur quartier transformé en un incessant va-et-vient de scooters et vélos.
Zones tampon, suivi, coopération…
La charte prévoit plusieurs mesures concrètes comme la désignation d’un interlocuteur dédié. En résumé, chaque plateforme désignera un responsable chargé de traiter les remontées des habitants, transmises par la mairie. Cela permettra d’avoir un point de contact unique et réactif pour résoudre les problèmes.
Des zones d’attente dédiées sont également prévues : la mairie étudiera la possibilité d’aménager des espaces spécifiques pour les livreurs, afin de limiter les regroupements sur les trottoirs et devant les commerces. La charte propose également l’instauration de comités de suivi trimestriels, qui seront organisés entre la mairie, les plateformes, les représentants des riverains et les commerçants. L’occasion de faire le point sur l’application de la charte et d’ajuster les mesures si nécessaire.
Une coopération renforcée avec la police municipale doit également voir le jour. Comprendre : la police municipale sera davantage impliquée dans le contrôle du respect des règles de stationnement et de circulation par les livreurs. Elle travaillera en lien étroit avec les équipes des plateformes pour identifier et sanctionner les éventuels manquements.
Jérémy Redler évoque également la possibilité de créer des « zones blanches », où les livreurs ne pourraient pas recevoir de commande. « Si je reçois des plaintes de riverains dans des rues en particulier, je peux demander aux plateformes d’en faire une zone blanche », explique-t-il. « Même s’il faut rester prudent et ne pas l’imposer partout, j’ai déjà en tête des endroits dans le XVIe où je souhaite expérimenter ce dispositif, par exemple dans le secteur de l’avenue et de la place Victor Hugo. »
Les équipes de Deliveroo et Uber Eats se sont montrées coopérantes, selon Jérémy Redler, qui souligne la « volonté commune d’améliorer les conditions de cohabitation entre activités économiques et qualité de vie des habitants ». L’élu voit même plus loin que son seul secteur parisien : « On espère être suivi par d’autres mairies d’arrondissements et par la Ville, voir d’autres villes en France : cette meilleure cohabitation entre les riverains et ces nouveaux acteurs est primordiale », conclut-il.
Des initiatives similaires ont déjà été mises en place dans d’autres quartiers de la capitale. Dans le XVIIe arrondissement, par exemple, une zone de stationnement réservée aux livreurs a été instaurée en 2022 à l’angle de l’avenue de Villiers et du boulevard Berthier.