Mitoyen du centre commercial Le Merlan (14e), le Zef, scène nationale à Marseille, ouvre un deuxième pôle, la gare franche, une ancienne bastide et ses jardins partagés entre la cité de Plan d’Aou et le noyau villageois de Saint-Antoine (15e), un coin de verdure étonnant qui accueillera des résidences d’artistes, et sur certaines dates, le public. Concerts, danse, théâtre, la programmation est diversifiée avec un fort ancrage dans le territoire et un fil rouge sur l’environnement abordé notamment par Arkadi Zaides (The Cloud), Frédéric Ferrer (Comment Nicola à tout péter), Léo Lérus (Gounouj) ou encore Myriam Marzouli (Je me souviens de la terre).
La saison ouvre à la gare franche
Mardi 23 septembre, après deux ans et demi de travaux, la gare franche rouvrira ses portes pour le lancement de saison. Créée par Wladyslaw Znorko, directeur du Cosmos Kolej, disparu en mars 2013, la gare franche est un havre de paix en pleine ville, une maison d’artistes. Le 23 septembre, pour sa réouverture, Jour de fête, le manège créé par les ateliers Sud Side avec les habitants des quartiers Nord pour célébrer l’arrivée des JO à Marseille, reprendra du service. Le Club orchestre de l’école Busserine se produira et l’excellent Pierre Rigal présentera R. onde.s, une pièce qu’il avait créée au Panthéon, mêlant techno et percussions.
Théâtre
Après la fête de la gare franche, le grand plateau du Zef s’ouvre le 9 octobre par The Cloud du chorégraphe biélorusse Arkadi Zaides, invité dans le cadre du festival Actoral. The Cloud associe la catastrophe de Tchernobyl au nuage de données qui plane au-dessus de nos têtes, dans une performance qui utilise l’IA, mêlant la grande Histoire à l’histoire intime du chorégraphe.
Dans Le lasagne de la nonna, dialogue entre une grand-mère et son petit-fils comédien dans un cabaret drag, Massimo Furlan signe un savoureux récit autour de l’immigration italienne.
« Jamais dormir » de Baptiste Amann s’adresse aux enfants de 8-10 ans. Pierre PLANCHENAULT
Baptiste Amann, fidèle du Zef, s’adresse pour la première fois aux enfants de 8-10 ans dans Jamais dormir, une pièce qu’il a écrite pour sa fille, sur l’imaginaire et le pouvoir de la nuit les 25 et 26 novembre.
Parmi les créations commandées pour la saison, on découvrira La même chose mais pas tout à fait pareil de l’autrice metteuse en scène marseillaise Anne-Sophie Turion.
Danse
Le Zef lui réserve traditionnellement la part du lion. Ce sera encore le cas cette saison. Parmi les temps forts, les 10 et 11 décembre, Gounouj (« grenouille » en créole) de Léo Lérus est née d’un travail amorcé en pleine nature sur le site protégé de Gros-Morne et Grande-Anse en Guadeloupe, explorant les liens entre danse, émotions et environnement.
Gounouj (« grenouille » en créole) de Léo Lérus est née d’un travail amorcé en pleine nature sur le site protégé de Gros-Morne et Grande-Anse en Guadeloupe, explorant les liens entre danse, émotions et environnement. Laurent Philippe
Les 8 et 9 janvier, la pièce culte de Jean-Claude Gallotta, Ulysse, est reprise par les très jeunes danseurs de la chorégraphe aixoise Josette Baïz.
Grand provocateur et figure de proue de la danse flamande, Jan Martens, reprendra les 11 et 12 février The dog days are over 2.0., une séance d’aérobic extrême qui l’a fait connaître il y a plus de dix ans.
Des artistes de la scène régionale sont aussi invités, tels que la danseuse de flamenco Ana Perez, le 9 janvier, ou la formation istréenne Coline, le 27 novembre. Enfin, Emmanuel Eggermont, artiste associé de la bande du Zef, rendra hommage à Raymund Hogue dans About love and death les 28 et 29 avril.
Concerts
Birds on the wire, le duo musical formé par la chanteuse Rosemary Standley et violoncelliste brésilienne Dom La Nena, traversera les époques et les genres, de Tom Waits à The Cure ou encore de Barbara à Bronski Beat, le 13 novembre. À découvrir aussi Musical Conversation with a Bot, une création de l’ensemble C Barré.
Le Club orchestre et le laboratoire de cuisine, deux projets avec le territoire
Le Zef porte toujours les projets artistiques ancrés dans les quartiers, l’artistique et le social se nourrissant l’un l’autre. L’ensemble de musique C Barré et l’école Busserine, voisine du Zef, ont ainsi créé un Club orchestre, qui réunit une trentaine de jeunes instrumentistes, joueurs de mandoline et percussionnistes, ainsi que six parents. « Nous accueillons leur spectacle de fin d’année et ils nous ont tellement enthousiasmés que nous avons décidé d’aller plus loin dans notre engagement, explique Francesca Poloniato, directrice du Zef. Nous aidons l’école Busserine à pérenniser son Club Orchestre et lui mettant à disposition nos locaux pour des répétitions. »
Le second projet est mené par Floriane Facchini autour de la gare franche (14e), autour de la cuisine, « laboratoire culinaire et populaire ».
La billetterie est ouverte sur lezef.org