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Cinq ans après L’arbre à coeurs, et deux ans et demi après Artemis, la façade de 200 m2 dans le quartier Gare visible depuis l’autoroute accueille une nouvelle oeuvre. Du nom de Passerelle, elle présente deux oiseaux enlacés, qui incarnent les valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité.
Une nouvelle oeuvre impressionnante visible via l’autoroute. Depuis 2020 et le dispositif de mécénat ARTMUR lancé par Vivialys, la façade de la rue de Molsheim au quartier Gare est devenue un canevas pour l’imagination des artistes.
Il y a d’abord eu L’arbre à coeurs dans ses tons noirs, blancs et rouges, puis Artemis, petite fille rebelle symbolisant l’adolescence et l’âge adulte à venir. Désormais, la façade de 200 m2 accueille La Passerelle, de l’ancienne élève de la HEAR Noémie Chust, sur le thème de la devise française : « Liberté, Égalité, Fraternité ».
© Yvideo / Document remis
« Une résistance artistique et politique pour défendre les libertés fondamentales »
Choisie parmi 31 candidatures, l’œuvre de Noémie Chust tient son origine dans un travail de l’artiste avec des enfants sur le cadavre exquis, un jeu inventé par les surréalistes. Un procédé qui fonctionne en trois temps, comme la devise française.
En haut, on retrouve ainsi les têtes des oiseaux qui se font face, comme symboles de l’égalité et de la paix. Ensuite, au niveau du buste, les mains s’entremêlent, dans un élan de solidarité et de fraternité. En bas de l’œuvre, les jambes sont en mouvement comme une émancipation et une prise de liberté. Enfin, on y remarque également une germe de plante, comme « un espoir de changement et de transformation » selon l’artiste.
© Nicolas Kaspar / Pokaa
Surtout, La Passerelle est une œuvre politique ; le jeu du cadavre exquis a été inventé il y a 100 ans, dans une période marquée par la montée des régimes autoritaires. En 2025, on assiste à « un bégaiement de l’histoire » selon Noémie Chust, qui voit dans son œuvre un côté très actuel : « C’est une résistance artistique et politique pour défendre les libertés fondamentales. »
Désormais bien hissée sur la façade de la rue de Molsheim, La Passerelle veillera de manière bienveillante sur le quartier Laiterie, et plus généralement sur celui de la Gare. Comme une sorte de repère de douceur pour les Strasbourgeois(es) et celles et ceux passant sur l’autoroute.
© Nicolas Kaspar / Pokaa