Dans son style toujours, Ugo Mola a pris la parole sur Canal + après la rencontre sur ce bouclier de Brennus, synonyme d’un aboutissement magique au terme d’une saison heurtée. Il a salué les disparus et son groupe de joueurs, encore une fois vainqueur de ce fameux bout de bois.
Après le coup de sifflet final, Ugo Mola, encore sous l’émotion et quelque peu le regard dans le vide, est venu avec son sourire pour réagir à la victoire de ses protégés. Dans ce qu’il avait déjà pu évoquer toute au long de la semaine d’avant-match et de cette saison en enfer, le patron de la maison rouge et noire a souligné que ce bouclier valait pour son groupe mais aussi pour les membres proches disparus au cours de la saison éprouvante. « Il y a des choses futiles dans la vie, le rugby est futile, commençait Mola. Le rugby est notre passion, mais ça reste du sport. Deux équipes formidables, valeureuses, qui, je pense, ont donné un spectacle à fort suspense, même si le rugby n’était pas de premier ordre. Mais évidemment que des gens nous manquent, qu’on s’est construit dans la difficulté, qu’on a connu des drames forts autour de nous. J’ai une grosse pensée pour la famille de Mehdi (Narjissi, jeune joueur de Toulouse, disparu en mer l’été dernier). Je ne veux pas faire de misérabilisme mais c’était des choses qui comptaient pour nous. Et ça dépasse le cadre du jeu, ça dépasse le cadre du rugby, ça dépasse le cadre des rivalités. Ce qui est sûr, c’est qu’on a vécu des moments qui nous ont marqués à vie. Et celui-là (le 24ème Bouclier de Brennus, NDLR) va aider à nous reconstruire pour la suite. »
« On n’est jaloux de rien »
Ensuite, le manager du Stade toulousain a été invité à expliquer la force de son groupe à réagir, alors malmené par une UBB revigorée : « Je crois déjà qu’il y a un bout d’expérience, parce qu’on avait déjà vécu ça avec la finale de Coupe d’Europe. Évidemment, les vainqueurs ont toutes les qualités de la terre, mais j’ai un groupe incroyable dans le quotidien, dans leur capacité à ne jamais lâcher, à jamais chercher d’excuses, et surtout ne pas jeter la faute sur l’autre. Et ça, c’est une force assez incroyable. On n’est jaloux de rien, on est juste nous. Alors, parfois, on dérange, mais on est juste nous. » Toulouse remporte son 24ème Bouclier de Brennus – le troisième de rang- sans Antoine Dupont et sans Ange Capuozzo, entre autres, absents en phase finale.