Un ballon ovale, un terrain flottant installé dans le port et des équipes de cinq qui, pour marquer un essai, doivent se débrouiller pour qu’un de leurs joueurs saute à l’eau (l’en-but) sans s’être fait, auparavant, toucher par l’adversaire. Avec une recette simple comme un jeu de plage – et il faut bien le dire, quelques plongeons spectaculaires – le premier tournoi toulonnais de « waterugby », qui a débuté vendredi, a déjà conquis son monde.
Photos Camille dodet.
Un match des légendes programmé à 16h
« On a inscrit 40 équipes mais on a dû en refuser 150 », explique Malo Comor, l’un des trois étudiants organisateurs de l’événement. « Certains participants viennent d’Irlande, d’autres du Nord, de Bretagne, du Jura… » Le concept, lui, est originaire de Toulouse, où depuis sept ans, des joueurs des quatre coins du monde prennent leur pied en piquant une tête dans la Garonne. « Comme Toulon est une ville de rugby, on s’est dit qu’on pouvait faire la même chose. On bosse sur ce défi depuis près de deux ans. »
Défi réussi, à en croire le public venu nombreux profiter de cette atmosphère à mi-chemin entre la kermesse et les joutes provençales.
En guise de terrain : une barge flottante dans le port de Toulon, recouverte de pelouse synthétique, de 40x35mètres. Accablés par la chaleur, la plupart des joueurs se jettent à l’eau après les matchs. Photos Camille dodet.
Journaliste sportif à Var-matin, Pierrick Ilic-Ruffinatti ne regrette pas d’avoir mouillé le maillot. Au sens propre. « Le terrain bouge, le ballon, c’est une savonnette mais c’est rigolo. Et très intense », explique l’auteur du premier essai de son équipe « Les enfants du muguet ». « J’ai juste un regret: j’ai bu la tasse et je m’en serais bien passé… »
Pas de panique, d’après Malo Comor. « Il y a cinq robots qui nettoient ce coin du plan d’eau. On a fait faire des analyses: il n’y a pas de risque pour la santé. » De ce côté-ci, peut-être. Car par ailleurs, avec la chaleur accablante et un manque d’ombre évident dans le « village » monté sur le quai du Parti, la boisson fraîche coule à flots entre joyeux collègues de l’ovalie. « À 8h30, on avait déjà servi 200 bières », sourit un bénévole. Les arbitres veillent toutefois à ce que personne ne pénètre en état d’ébriété sur la barge de 40mètres de long.
Photos Camille dodet.
À noter que rien de tout cela n’aurait sans doute été possible si le RCT avait rallié la finale du Top14 ce week-end. « Le préfet n’était pas forcément chaud pour avoir à gérer les deux événements en même temps », confie Malo Comor, pourtant grand fan des Rouge et Noir. Au lieu de cela, le spectacle continue encore ce dimanche, avec les phases finales de ce « Axa waterugby 2025 ». Et à 16h, un « match des légendes » réunira quelques gloires de l’ovalie, de Yann Delaigue à Aubin Hueber, en passant par Marc Andreu, Steffon Armitage ou David Smith.