Par
Amandine Vachez
Publié le
29 juin 2025 à 17h32
Dormez « au poil » à l’Hôtel Moustache ! Si vous passez régulièrement sur l’A1 ou dans la zone commerciale So Green à Seclin (Nord), près de Lille, ce nom vous dit sans doute quelque chose. C’est celui d’un établissement, ancienne chaîne hôtelière, repris par Boris Meunier. Ce Nordiste d’adoption propose une expérience singulière à sa clientèle.
La façade réalisée par un artiste roubaisien
Ce qui frappe avant tout, c’est la façade ultra-colorée de l’hôtel, avec ses illustrations… sauvages ! L’artiste roubaisien Salgos s’est chargé de réaliser cette œuvre, pour donner un aspect singulier à l’hôtel.
« Avant, le bâtiment était triste, blanc, un peu jauni. Je voulais lui donner un aspect à l’image du projet, et qui de mieux qu’un talent local pour le faire ? », questionne Boris Meunier. Salgos a donc réalisé une œuvre monumentale, qui nous emmène dans une drôle de jungle, et jusqu’au sein d’un « faux Versailles » investi par des singes.
L’artiste originaire de Roubaix (Nord) Salgos a graffé la façade de l’hôtel. Le rendu est impressionnant, et change en fonction des points de vue. ©A. Vachez/Lille actu
D’un côté du bâtiment, voisin d’un autre hôtel, on aperçoit aussi une figure féminine portant des lunettes flashy, et se faisant… une moustache avec ses cheveux. « Comme un pied de nez – pas méchant – à mon voisin », s’amuse Boris. « L’idée est que ceux qui viennent chez lui aient envie de venir chez moi la fois d’après ! »
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De la chaîne à la petite entreprise
Cette bâtisse, qui existe depuis une trentaine d’années, a connu des enseignes différentes. Elle était au départ le Quick Palace, puis s’est transformée en 1998 et pendant 10 ans, en Foxotel. Boris, qui a apposé le nom « Moustache », voulant se démarquer des grands groupes, a saisi l’occasion de reprendre le flambeau. Cet « autodidacte de l’hôtellerie » a donc créé un lieu à son image, pour proposer une expérience particulière à la clientèle.
Pourquoi ce nom « Moustache » ?
Autour de ce nom original, c’est tout un concept imaginé par Boris. Il raconte une histoire aux visiteurs, celle de l’Hôtel Moustache, qui « vient de ‘Mont Stache’, ancien nom des lieux… Toute une légende à laquelle vous pouvez croire ou non », s’amuse Boris. Pour lui, ce nom « inspire la bonhomie, la convivialité ».
Tout le concept est pensé autour de ces valeurs. « Je voulais créer un hôtel dans lequel on se sente bien, loin des chaînes où tout est pareil, lisse, sans personnalité. »
« Ce que vous avez ici, vous ne le trouverez nulle part ailleurs. »
Boris Meunier, gérant de l’Hôtel Moustache.
Les moustaches s’invitent d’ailleurs un peu partout dans l’hôtel, sur le logo, ou encore sur des tableaux revisités. « Les objets de décoration sont chinés. J’aime que tout ne soit pas pareil. »
Surtout, Boris veut que ses équipes ressentent cette ambiance au quotidien. Il favorise le savoir-être à la formation.
Des travaux au long cours dans les 59 chambres
Depuis la reprise en 2018, environ la moitié des chambres a été refaite. Trois chambres PMR au rez-de-chaussée, et d’autres à l’étage : simples, doubles et familiales. Dans les nouvelles (disponibles dès 62 euros et 98 pour les plus grandes), les murs sont couverts de panneaux de bois contreplaqué, les meubles accrochés aux murs, dans un style industriel et épuré. Les chambres comptent un bon nombre de prises de courant et des rangements pratiques. « On a pensé à l’usage, pour que les gens aient tout le nécessaire et s’y sentent bien. »
Voici un exemple des chambres refaites, à l’image de l’Hôtel Moustache : murs et meubles en bois, épurés, meubles chinés, nombreuses prises de courant et espace optimisé. ©Hôtel Moustache / The Originals
« On a aussi les anciennes chambres, qui sont propres mais au look un peu passé. Elles nous permettent de proposer des prix encore plus attractifs », précise Boris, soit dès 53 euros. Une proposition non négligeable, pour sa clientèle business notamment (85-90 %).
Produits locaux et touches personnelles
À l’Hôtel Moustache, l’humour est présent partout. Des citations vous attendent à l’entrée de chaque chambre, ainsi que des cartels humoristiques dans les espaces privés. « On tient à cette touche originale. » L’hôtel propose un service petit déjeuner, autour d’une grande table, comme une table d’hôte. « Au mieux, les gens se parlent. Au minimum, ils se disent bonjour. C’est ça, l’esprit de l’Hôtel Moustache ! » Boris assure prendre soin de proposer des produits de qualité : du miel local et des confitures maison, des viennoiseries cuites sur place… L’équipe de huit personnes (six à l’accueil et aux petits déjeuners, un technicien et une femme de chambre qui bénéficie d’un renfort régulier) a le soin du détail.
2024, une année « très compliquée »
Si le concept est original, et Boris plein d’enthousiasme et de ressources, le gérant confie que l’année 2024 a été « très compliquée ». Exister face aux chaînes, à l’heure où les sites de réservation prennent jusqu’à 18 % sur le montant de la réservation, rembourser les échéances du PGE suite au Covid… Tout cela est un travail d’équilibriste. « On est une petite entreprise, nous ne pouvons pas injecter des fonds, encore et encore. Il nous reste des aménagements à faire dans l’hôtel, mais cela nécessite d’avoir une trésorerie. » Boris aimerait voir l’histoire de l’Hôtel Moustache se poursuivre le plus longtemps possible. Il a récemment adhéré à la coopérative The Originals, pour gagner en visibilité. Ce qui lui a permis d’attirer l’attention de la rédaction, et peut-être de quelques clients, qui sait ?
Infos et réservations en ligne sur la page de The Originals consacrée à l’hôtel.
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