Les écrits, manuscrits, tiennent sur une trentaine de feuilles quadrillées d’un carnet. Depuis sa cellule qu’il appelle parfois sa «grotte» ou sa «chambre d’hôtel», le policier Florian M., 38 ans, aujourd’hui poursuivi pour le meurtre de Nahel Merzouk, couche sur le papier les pensées qui le traversent, quelques jours après les faits. L’adolescent d’origine maghrébine a été tué d’une balle dans la poitrine le 27 juin 2023 à Nanterre (Hauts-de-Seine). Dans ses écrits, dont une partie est d’un intérêt public, Florian M. donne sa version des faits, s’épanche sur les révoltes alors en cours et révèle les soutiens qu’il a reçus du corps policier.
Ce document, transmis par l’administration pénitentiaire aux juges qui instruisent l’affaire, est l’une des pièces de l’enquête qui éclaire ainsi la personnalité de Florian M., au-delà de ses déclarations lors des différentes auditions, interrogatoires et expertises. Interrogé à son propos, au cours d’une confrontation organisée par les juges d’instruction à l’été 2024, le policier dit être surpris de découvrir cette pièce dans l’enquête : «Je ne savais pas qu