Lié aux impressionnistes à ses débuts à Paris, Paul Cézanne est resté indéfectiblement attaché à sa Provence natale. En retraçant le parcours de ce fils de banquier qui préféra embrasser la peinture plutôt que de succéder à son père, ce documentaire, diffusé sur Arte à l’occasion de la grande exposition consacrée au peintre par la ville d’Aix-en-Provence, s’attache aux lieux aixois qui l’ont inspiré.
Le Jas de Bouffan, la bastide familiale où le jeune Cézanne exerça ses pinceaux en décorant tout le salon, vient de livrer ainsi ses derniers secrets. Si la plupart de ses peintures en avaient été détachées et vendues à de grands musées, la ville d’Aix-en-Provence – aujourd’hui propriétaire – a exhumé sous les enduits la représentation d’une entrée de port, un médaillon orné d’une Vénus et des gypseries colorées, qu’elle dévoile aujourd’hui aux visiteurs.
Incompris puis célébré
Autre site clé pour Cézanne : le musée d’Aix où il se forma au dessin et découvrit notamment Les Joueurs de cartes des frères Le Nain, un motif repris dans plusieurs de ses œuvres. Mais bien sûr ce sont surtout les paysages alentour, des carrières de Bibémus jusqu’à la montagne Sainte-Victoire qui allaient, par leur géologie puissante, lui fournir ses motifs de prédilection. La caméra de Grit Lederer s’y attarde en compagnie de Jérémie Setton, professeur à l’École supérieure d’art d’Aix et de ses élèves.
Elle donne aussi la parole à Philippe Cézanne, l’arrière-petit-fils du peintre, ainsi qu’à l’historien d’art Denis Coutagne qui œuvra grandement à Aix à assurer la reconnaissance de l’artiste, puis à son successeur à la tête du Musée Granet, Bruno Ély. Peintre au couteau, préfigurant le cubisme par sa géométrisation des formes, Cézanne, aujourd’hui célébré, fut longtemps incompris en son pays car beaucoup trop radical dans ses innovations.
« Paul Cézanne, pionnier de l’art moderne »
Sur Arte, dimanche 29 juin à 18 heures et sur arte.tv jusqu’au 26 septembre