“Nouvelle nuit de terreur en Ukraine”, résume El Mundo.
L’armée de l’air ukrainienne a déclaré dimanche que la Russie avait lancé 477 drones – dont de nombreux leurres – et 60 missiles sur le pays dans la nuit de samedi à dimanche. “Bien que 475 d’entre eux aient été abattus ou perdus”, cette attaque constituait “la frappe aérienne la plus massive” depuis le début de la guerre en février 2022, rapporte The Guardian, citant l’armée.
Cette dernière a également annoncé qu’un pilote ukrainien avait été tué dans le crash de son avion de chasse F-16, “après avoir détruit sept cibles”. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui a rendu hommage pour avoir “protégé héroïquement” le ciel du pays.
“Les bombardements semblaient viser plusieurs régions éloignées de la ligne de front, notamment dans l’ouest de l’Ukraine”, note le quotidien britannique. Selon l’armée russe, l’attaque de dimanche visait “des sites de complexes militaro-industriels ukrainiens et des raffineries de pétrole”.
De fait, “la Russie a intensifié ses attaques aériennes contre l’Ukraine ces dernières semaines, lançant des centaines de drones et de missiles presque chaque nuit”, observe CNN. “Ces assauts ne sont pas seulement plus importants et plus fréquents, ils sont également plus concentrés et exécutés d’une manière qui les rend beaucoup plus difficiles à repousser, car ils sont effectués à des altitudes plus élevées, hors de portée des mitrailleuses”, précise la chaîne.
Intensification de l’usage des drones
Un rapport publié le mois dernier par le Centre d’études stratégiques et internationales, cité par le New York Times, confirme que “la Russie a considérablement intensifié son utilisation de drones depuis l’automne dernier”, passant d’environ “deux cents lancements par semaine à plus de mille par semaine en mars 2025, dans le cadre d’une intense campagne de pression”.
Au rythme actuel des attaques, “la Russie pourrait dépasser les 5 000 lancements de drones ce mois-ci, ce qui établirait un record pour le conflit” selon l’expert militaire Konrad Muzyka, interrogé par le quotidien américain. Pour soutenir ces attaques, la Russie a d’ailleurs “considérablement augmenté sa production de drones à longue portée”.
Público relève que “rien que la semaine dernière, la Russie a lancé 114 missiles, 1 270 drones et 1 100 bombes planantes” – une avalanche d’armes de “terreur” qui n’étonne malheureusement pas les autorités ukrainiennes.
La Russie “ne s’arrêtera pas tant qu’elle aura la capacité de lancer des frappes massives”, a déclaré dimanche M. Zelensky, “insistant une fois de plus sur la nécessité d’un soutien militaire accru des pays occidentaux”, souligne le quotidien portugais.
L’Ukraine “inondée” de mines antipersonnel
Pour The Guardian, l’ampleur des frappes de ce week-end “remet en cause” les propos tenus vendredi par le président russe Vladimir Poutine, qui assurait “être prêt pour un nouveau round de négociations de paix”. Cela ne surprend guère Público, pour qui malgré les déclarations du Kremlin, “le processus diplomatique entre la Russie et l’Ukraine semble au point mort, sans aucune indication d’une quelconque volonté de suspendre les hostilités”.
Dans ce contexte de “guerre sans fin et sans perspective de paix”, le président ukrainien a signé dimanche un décret lançant le processus de retrait de l’Ukraine de la Convention internationale d’Ottawa, interdisant l’utilisation des mines antipersonnel, rapporte Il Corriere della Sera.
L’Ukraine l’avait ratifiée en 2005 – contrairement à la Russie, qui ne l’a jamais reconnue – mais “c’était une autre époque”, remarque le titre milanais. “Depuis l’invasion de 2022, les soldats russes ont littéralement inondé les territoires [ukrainiens] occupés de millions de mines de tous types et l’armée ukrainienne se trouve aujourd’hui dans l’urgence de défendre ses frontières avec toutes les armes possibles”.
Plus d’une douzaine de types de mines antipersonnel “sont disséminés sur le champ de bataille en Ukraine, et les soldats et les civils perdent souvent leurs pieds ou leurs membres dans les explosions”, confirme The Kyiv Independent.