L’avenue Durandy, axe structurant à l’ouest de Nice, est fermée entre le 104 et le 114 depuis mars 2024, à la suite à des intempéries ayant provoqué un important éboulement qui a fragilisé le talus en bordure de chaussée.

Depuis, la Métropole Nice Côte d’Azur s’efforce de réparer la route, tout en accusant certains propriétaires alentour d’avoir réalisé des travaux illégaux, fragilisant la route. Ce que ces derniers contestent fermement. L’affaire a depuis été portée devant la justice.

Une réouverture partielle (avec circulation alternée) avait été annoncée pour fin juin, mais le calendrier a changé: la Métropole promet désormais une réouverture totale fin août. Ce qui a le don d’énerver les riverains. Car une déviation officieuse permet aux automobilistes, et autres conducteurs de deux-roues, de contourner allègrement la fermeture de la route, en passant par une voie privée. Ce qui cause d’inévitables désagréments, sonores comme matériels.


Les travaux se poursuivent pour remettre d’aplomb l’avenue Durandy.

« Il y a 800 véhicules par jour, on n’en peut plus »

« Il y a 800 véhicules par jour, on n’en peut plus, soupire une voisine qui préfère garder l’anonymat. La Ville a essayé de faire quelque chose pour nous aider au début, mais après, elle nous a laissés tomber. »

Un plot en béton a, un temps, été installé par les résidents du Clos de Lammermoor pour condamner la voie privée, mais les habitants des villas situées un peu plus haut – moins impactées par le bruit et la circulation, mais qui possèdent un droit de passage – avaient obtenu en justice son enlèvement début novembre 2024. Cela les empêchait de rejoindre les routes de Bellet et de Canta Galet.

Résultat: les voitures se sont remises à déferler comme jamais. Au grand dam de Didier Ochs, résident et membre du conseil syndical de la copropriété du Clos de Lammermoor. « C’est une catastrophe, ça prolonge le passage de véhicule en continue de trois mois chez nous, se désole-t-il. Et avec l’été, les vitres sont ouvertes, c’est l’enfer… »

Une action en justice ?

Très remonté, Didier Ochs explique que sa voiture a été enfoncée, et son balcon abîmé. « Une de mes jardinières a été explosée par un camion, la maçonnerie du mur de mes places de stationnement a été détruite et on m’a même volé du matériel, déplore-t-il. Les véhicules passent vite, les gens sont agressifs, les insultes fusent, de jour comme de nuit… »

« Avant que le plot en béton ne soit enlevé, les services de la Métropole nous avaient contactés, afin d’ouvrir le matin et le soir notre voie privée pour l’école de l’avenue Durandy, raconte-t-il. En compensation, on avait négocié l’installation de deux portails, pour pouvoir fermer le reste du temps, et la réfection de notre route, qui s’est abîmée. Mais après l’action en justice des villas, la route est devenue libre d’accès. Et les discussions avec la Métropole se sont arrêtées, car ils n’avaient plus besoin de négocier avec nous pour ouvrir la voie. »

Didier Ochs annonce qu’il est prêt à lancer une action judiciaire: « Notre voie privée s’est transformée de fait en voie publique, et on subit en étant complètement impuissant. La police ne fait rien et les automobilistes pensent qu’ils sont dans leur bon droit. La Métropole nous a complètement abandonnés. On réfléchit actuellement à aller en justice pour tenter d’obtenir des compensations, pour l’état de notre route et pour toutes les nuisances qu’on a subies. »