Ils avaient réalisé une semaine solide et presque parfaite jusque-là mais ont finalement craqué lors de la quatrième et dernière journée de course de la semaine. Ce vendredi, Sam Bennett a fini par exploser sur le circuit du Mans, dans les pentes à 16% du mur de Gazonfier, alors que ses jeunes coéquipiers avaient eux aussi rendu les armes, les uns après les autres, plus tôt dans la course. Et le Région Pays de la Loire Tour a donc échappé à l’Irlandais, au profit de Kévin Vauquelin qui a fait coup double (voir classements). “On a fait en sorte de contrôler la course le plus longtemps possible mais beaucoup d’équipes voulaient renverser le général en rendant la course difficile très tôt dans l’étape. C’était très exigeant pour nos gars”, concède auprès de DirectVelo le directeur sportif de l’équipe, Luke Roberts. “Sur le circuit final, c’était clairement compliqué de contrôler et il a fallu laisser filer des costauds. Pendant un moment, ça restait encore possible mais nos coureurs avaient déjà beaucoup donné les trois journées précédentes, ça n’a jamais débranché et c’est simplement devenu trop dur pour nous au fil des tours, malheureusement”.
Alors qu’il avait été impressionnant la veille en battant les puncheurs dans la Butte de Montaigu, Sam Bennett a donc, cette fois-ci, bel et bien atteint ses limites. “J’avais déjà pioché dans les réserves ces derniers jours et là, je n’avais simplement plus rien dans les jambes”, soupirait-il après sa descente du podium protocolaire, où il a tout de même reçu le maillot de vainqueur du classement par points. La WorldTeam savoyarde a-t-elle, un temps, envisagé de jouer la carte de Noa Isidore sur cette dernière journée ? “Noa avait déjà beaucoup donné pour Sam hier et il avait donc perdu du temps au général, ce n’était plus vraiment une option, non”, répond le technicien australien.
ET DIRE QU’AUBIN SPARFEL VA ENCHAÎNER AVEC… « L’ENFER DU NORD »
Le bilan de la semaine reste tout de même positif pour le collectif de Decathlon AG2R La Mondiale, même s’il manque la grosse cerise sur le gâteau. “On en veut toujours plus, l’appétit vient en mangeant, mais bien sûr, ça reste un bon bilan pour moi. C’est quand même triste de perdre le maillot le dernier jour”, reprend Sam Bennett, qui concède qu’il y croyait avant le départ de cette dernière étape. “On peut tout de même être heureux de notre semaine avec deux victoires d’étapes”, reprend Luke Roberts, épaté par le travail de ses jeunes coureurs de la réserve, Louis Chaleil et Aubin Sparfel. « Louis a été impressionnant, je pense notamment à cette première journée de plus de 200 bornes où il a passé la moitié de l’étape à rouler seul devant, bravo à lui car il n’est qu’Espoir 1. Bien sûr, il a fini par payer ses efforts mais c’est logique. Aubin a fait du très bon boulot lui aussi. Ces jeunes ont clairement contribué à nos deux victoires d’étapes cette semaine”.
Interrogé avant qu’il ne monte dans le bus après l’arrivée, Aubin Sparfel – qui sort lui aussi des rangs Juniors – n’était pas mécontent de cette belle semaine d’apprentissage. “C’était ma première course par étapes chez les pros. C’était dur, on a pas mal bossé tous les jours avec Louis, mais j’avais de très bonnes jambes aujourd’hui, je suis content de mes sensations, j’ai pu bien bosser pour Sam”. Pas rassasié malgré le travail fourni, il va enchaîner dès dimanche avec un sacré morceau ; Paris-Roubaix Espoirs. “J’ai une journée de récup’ et ce sera reparti, rigole-t-il. Après un gros bloc comme celui de cette semaine, a priori, ce sera tout ou rien”.