Une décision attendue. La justice britannique a rejeté ce lundi le recours d’Al-Haq, une organisation palestinienne de défense des droits humains, qui lui demandait de bloquer les ventes d’armes à Israël.

Soutenue par Amnesty International, Human Rights Watch, Oxfam et d’autres organisations, cette ONG accuse le gouvernement britannique de violer le droit international avec ces exportations.

Al-Haq tente de bloquer les exportations de pièces d’avions de combat utilisés par Israël dans sa guerre à Gaza. Ces éléments, qui équipent les chasseurs américains F-35 de Lockheed Martin, sont fabriqués au Royaume-Uni. Notamment la perche de ravitaillement en carburant de l’avion, le système de ciblage laser, les pneus, le fuselage arrière et le siège éjectable, selon Oxfam.

En septembre dernier, le gouvernement travailliste avait annoncé la suspension d’une trentaine de licences d’exportation d’armes à Israël sur un total de 350, en évoquant un « risque » qu’elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza, sans inclure les composants des chasseurs F-35.

Un « risque évident »

Lors du procès, en mai, les avocats d’Al-Haq ont fait valoir que le gouvernement était conscient du « risque évident » qu’Israël utilise ces avions de combat pour commettre des violations du droit international. Les avions « ne pourraient pas continuer à voler » sans les pièces « fabriquées au Royaume-Uni », a affirmé Al-Haq à l’audience.

La défense du gouvernement a, de son côté, assuré que le ministère du Commerce extérieur, qui est visé par le recours, avait agi en toute légalité. Et que la suspension des licences d’exportation de ces composants aurait des conséquences sur l’ensemble du programme international derrière la fabrication du F-35.

Cette action en justice a été lancée début 2024 avec l’appui du réseau d’avocats Global Legal Action Network (GLAN) à la suite de l’offensive israélienne menée dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas.