Le jumelage entre Bordeaux et Ashdod mis en pause. La décision de la cité girondine de suspendre « toute activité de coopération » avec la ville israélienne a fait polémique ce lundi 30 juin. L’opposition a accusé le maire écologiste d’agir en vue des prochaines élections municipales.

Le 26 juin, Pierre Hurmic a écrit à son homologue d’Ashdod, au sud de Tel-Aviv, pour l’informer de sa volonté de suspendre « toute activité de coopération » dans l’attente d’un « cessez-le-feu durable » et d’un « processus de paix », avait révélé le site d’information Rue89 Bordeaux.

Un coup médiatique ?

Dans ce courrier, l’édile rappelle son soutien à Ashdod après l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, et son appel à la libération des otages aux côtés de la communauté juive bordelaise. Mais il déplore, comme beaucoup, que la riposte israélienne dans la bande de Gaza engendre tant de souffrances inadmissibles touchant les populations civiles palestiniennes ».

Ce lundi, le groupe d’opposition Bordeaux Ensemble présidé par Nathalie Delattre, ministre du Tourisme, a dénoncé un « gage donné à la frange la plus radicale de l’extrême gauche dans un contexte préélectoral ».

Celle qui s’est déclaré candidate pour les municipales de 2026 déplore une décision « prise de manière solitaire » et un « revirement » du maire qui, il y a un an, avait refusé de suspendre ce jumelage. Le parti Reconquête en Gironde a condamné, lui, une « trahison des valeurs bordelaise » et un « coup médiatique ».

Les coopérations avec Saint-Pétersbourg et Bakou suspendues

Le président du Crif Bordeaux Aquitaine, Albert Massiah, avait précédemment reproché au maire de Bordeaux le jumelage persistant avec Saint-Pétersbourg, dont le pays est « ouvertement en guerre et condamné par la communauté internationale ».

Lundi, dans une interview au journal Sud Ouest, l’adjointe bordelaise aux Coopérations territoriales européennes et internationales a précisé que la coopération avec Saint-Pétersbourg et Bakou était aussi suspendue.

« Nous ne rompons pas tout dialogue avec Ashdod, nous rappelons notre attachement à l’État de droit et notre préoccupation par rapport à la situation actuelle à Gaza », a défendu Céline Papin.

La semaine dernière, la ville de Strasbourg a adopté un jumelage avec le camp de réfugiés palestinien d’Aïda (Cisjordanie) en suspendant celui qu’elle a avec la ville israélienne de Ramat Gan. À Marseille, des élus écologistes et LFI ont réclamé le dé jumelage avec Haïfa (Israël), ce à quoi s’oppose le maire divers gauche Benoît Payan.

L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils. Plus de 56 000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués à Gaza par l’armée israélienne, selon des données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU.