Actuellement trois systèmes coexistent pour « rafraîchir » les rames des transports en commun : la ventilation qui peut être naturelle ou forcée, la réfrigération et enfin la climatisation.
Le premier, un peu basique, consiste tout simplement à ouvrir les fenêtres. Avec son complément, la ventilation forcée, à laquelle s’ajoute un ventilateur qui pousse l’air à l’intérieur, ce qui permet aux voyageurs de disposer d’un peu d’air brassé y compris quand leur rame est à l’arrêt. « Cela donne une sensation de mieux être mais ça ne fait pas baisser la température », admet Éric Lohier, responsable technique de l’unité ingénierie et projets de matériels roulants ferroviaires à la RATP.
La ventilation réfrigérée, elle, prend de l’air à l’intérieur ou à l’extérieur et va le rafraîchir avant de le réinjecter dans le compartiment passager. « C’est un circuit frigorifique comme dans une clim. Mais avec ce système on peut juste faire baisser de quelques degrés la température. On ne peut pas cibler une température précise comme avec un système de climatisation », détaille le spécialiste.
« Rafraîchir les voitures sans pour autant augmenter la consommation d’énergie »
« La ventilation réfrigérée a été mise en place il y a quelques années et nous continuons dans cette stratégie », explique Éric Lohier. Le système moins lourd est certes, moins puissant pour diffuser de l’air frais, mais il évite de réchauffer les tunnels du réseau souterrains contrairement aux boîtiers des climatisations. « C’est un équilibre qu’on recherche : rafraîchir autant que possible les voitures sans pour autant augmenter la consommation d’énergie et sans réchauffer l’air dans les tunnels et celui des stations. C’est le cercle le plus vertueux pour rafraîchir la température à l’intérieur des rames », plaide ce cadre de la RATP.
Reste ensuite la climatisation traditionnelle, certainement plus efficace mais plus énergivore et moins écologique. Avec ses limites. « Sur certaines lignes, installer une vraie climatisation n’est pas possible : les tunnels sont trop étroits, ce qui risquerait de surchauffer l’air et de bloquer le trafic », plaide-t-on chez Île-de-France Mobilités.
Selon le calendrier avancé par l’autorité organisatrice des transports franciliens, tous les nouveaux métros commandés sont équipés de ventilation réfrigérée et, d’ici à 2035, 100 % des métros seront donc équipés (de dispositifs) de ventilation réfrigérée.
De quoi mettre du baume au cœur des voyageurs qui suffoquent dans les rames ? Pas forcément. Car ceux dont les lignes sont déjà équipées de ce système en connaissent les limites.