Ferdinand de Médicis, grand-duc de Toscane, doit se retourner dans sa tombe. Son portrait, peint entre 1695 et 1700 par l’artiste baroque Anton Domenico Gabbiani a été victime de la bêtise d’un touriste peu attentionné. Alors qu’il était l’une des œuvres principales présentées dans la nouvelle exposition temporaire du musée florentin, le tableau a dû être ôté pour restauration.
Les images de vidéosurveillance montrent un homme s’accouder sur le bord du cadre, pour prendre la pose, espérant ainsi sans doute avoir de quoi buzzer sur les réseaux sociaux. Subitement, il se relève, se retourne, et part comme si de rien n’était. Il vient de percer la peinture centenaire devant les autres visiteurs. Des images qui rappellent celles, il y a quelques jours, d’un musée à Vérone, où un touriste a détruit une chaise en diamants Swarovski en voulant s’asseoir pour la photo.
Le directeur de la Galerie des Offices, Simone Verde, a déclaré aux journaux italiens que le musée allait prendre des mesures. « Le problème des visiteurs qui viennent dans les musées pour créer des mèmes ou prendre des selfies pour les réseaux sociaux est omniprésent : nous fixerons des limites très précises pour empêcher les comportements incompatibles avec le sens de nos institutions et le respect du patrimoine culturel. »
L’institution a fait savoir que les dégâts commis n’étaient pas irréparables, et que la toile pourrait être restaurée dans les plus brefs délais. L’exposition temporaire a été fermée, et rouvrira ses portes dans quelques jours, lorsque le portrait du grand-duc aura regagné sa place.
Ce genre de comportement apparaît de plus en plus dans les villes où le surtourisme fait rage, laissant les grands musées, qui doivent charrier des milliers de visiteurs par jour, dans le désarroi. Quant au fautif, il a été identifié par la police, et devra comparaître en justice pour atteinte au patrimoine culturel. Sa bêtise risque bien de lui coûter cher.