Par
Léa Afonso
Publié le
30 juin 2025 à 18h13
Quelques jours après un nouvel incident à Toulouse en raison des travaux de la ligne C du métro et du passage du tunnelier Marie-Thérèse de Villeneuve-Arifat, l’inquiétude règne chez les Toulousains. Peur d’un nouvel effondrement, questionnement sur la suite du chantier… Un collectif demande l’arrêt du percement ce dimanche 29 juin 2025. Une requête à laquelle Tisséo réagit.
« Nous demandons l’arrêt du percement »
« Suite au 3e effondrement des sous-sols dans le quartier Bonnefoy, nous demandons l’arrêt du percement de ce tunnelier de la ligne C et la mise en place d’une Commission d’Enquête technique indépendante » annonce de but en blanc le collectif Non au gratte-ciel de Toulouse-Collectif pour un urbanisme citoyen, porté par Richard Mébaoudj.
Un signal d’alerte lancé après un nouvel incident le long du percement de la ligne C du métro. Ce vendredi 27 juin, un vide à plus de 25 mètres de profondeur, a été découvert dans le jardin d’une maison rue du Général Taupin quartier Marengo-Jolimont. Problème qui a suscité l’inquiétude chez les riverains après les divers effondrements dans ce secteur dûs au passage du tunnelier. Rappelons qu’il s’agissait là d’un vide découvert sous la terre, sans aucun effondrement ni affaissement, dans le cadre des nouvelles investigations mises en place par Tisséo à la suite de l’incident au 6 rue Louis Massé, le 20 juin dernier.
Un collectif qui s’inquiète
Pour autant, le collectif s’alarme : « Ce n’est plus une situation fortuite et c’est très inquiétant pour les Toulousains : – pour le 1er cas d’effondrement d’un trou de 5 mètres dans le jardin d’un pavillon, on pouvait dire que cela pouvait être fortuit. Pour le 2ᵉ cas d’effondrement, qui avait mis directement en danger une dame octogénaire dans sa maison, cela commençait à faire système ! La victime et ses voisins avaient dû évacuer en extrême urgence leurs maisons et ils ne sont toujours pas autorisés à y retourner. Le troisième cas d’effondrement (qui n’était en réalité qu’un vide sous terre et pas un effondrement, NDLR) de ce vendredi 27 juin, nous amène à réclamer l’arrêt immédiat du percement de ce tunnelier et l’ouverture d’une enquête technique indépendante. »
Une inquiétude sur les problèmes passés, mais aussi sur la suite des travaux : « Tous les sous-sols de la zone Matabiau sont très fragiles, car ils sont situés au bord du canal du Midi et au pied de la colline de Jolimont d’où s’écoulent les eaux de pluies. Ces sous-sols sont déjà très sollicités avec la présence du tunnel de la ligne A de métro et celle des immeubles de grande hauteur de l’allée Jean Jaurès auxquels s’ajouteront le tunnel et la station de métro de la ligne C, puis les travaux annoncés en 2026 du gratte-ciel de la tour Occitanie… et enfin des travaux de la Halle aux Mobilités qui sera un bâtiment imposant », continue le collectif.
Une sollicitation qui soulève une question
Contacté par Actu Toulouse, Jean-François Lacrou, directeur général de Tisséo Ingéniérie s’exprime face aux annonces du collectif : « Je suis surpris d’avoir ce type d’interpellation, concède-t-il. Ce qui est difficile, c’est qu’un certain nombre de déclarations ont été faites alors que les données que nous sommes en train d’analyser, ces personnes ne les ont pas. Je ne comprends pas sur quoi ils se basent pour demander cet arrêt du chantier ».
« Durant la phase de conception, on a fait plus de sondages du sol que nécessaires. Les études n’ont pas été bâclées, avec un maître d’œuvre et une exécution des travaux par des entreprises très compétentes », poursuit-il.
Vigilance pour la suite des travaux
Alors face à ces questionnements et pour éviter tous risques à venir, Tisséo prend les devants. « Nous faisons notamment des contrôles là où le tunnelier est déjà passé, sur les zones dites sensibles. Ce sont des espaces dans lesquels le fontimètre a détecté des endroits plus délicats au moment du passage du tunnelier, mais sur lesquels on ne s’était pas attardé. Là, nous refaisons des sondages du sol et dès que l’on découvre du vide, nous rebouchons à l’aide de béton », déroule Jean-François Lacrou. D’où les bétonneuses et les foreuses ce vendredi 27 juin quartier Marengo-Jolimont.
Pour la suite du chantier, Tisséo renforce son dispositif de surveillance et réalise des contrôles de surveillance dès le déclenchement du fontimètre. « Si aujourd’hui, on appliquait ce dispositif à la rue Louis Massé, l’affaissement du sol de l’habitation ne se serait pas produit. On aurait reconnu le vide ».
« Je comprends leur inquiétude »
Tisséo se veut tout de même rassurant sur la continuité du projet. « Je comprends l’inquiétude des Toulousains. Quand la maison d’à côté voit arriver une toupie, ça inquiète. Ces opérations-là sont des contrôles supplémentaires que l’on réalise pour s’assurer qu’il n’y a plus aucun sujet dans le sol. On vient renforcer et sécuriser le territoire pour que le restant du chantier se déroule au mieux. D’autant que l’on se base aussi sur les incidents que l’on avait pu avoir en perçant les lignes A et B », termine le directeur de Tisséo Ingérniérie.
Des incidents qui ne devaient pas impacter le calendrier des travaux. « Les délais sont maintenus », assure Tisséo.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.