Note : 4/5

Lazarus prend la fuite avec un enfant dans les bras. Un petit garçon qui ne parle pas. Il lui a été confié à lui, cet homme qui a perdu sa raison de vivre, quelques années plutôt. Cette mission le sort de sa torpeur et le force à reprendre contact avec la réalité. Alors, il embarque dans sa voiture. Puis, passe de train en train à travers l’Europe. Progressivement, alors que c’est le printemps, le froid étreint son périple. Une vague glaciale inédite balaie le continent et ravage les cultures. Plus, il avance plus il se rapproche des guerres qui sévissent et poussent les populations à fuir.

« Jamais le ciel ni les rivages » est un roman dystopique.« Jamais le ciel ni les rivages » est un roman dystopique. (Gaïa Éditions)Climat anxiogène

Dans ce climat anxiogène très bien dépeint par l’auteur, il reste la chaleur des relations humaines. Philippe Gerin préfère faire pencher son récit du côté de ceux qui combattent pour les droits humains plutôt que de ceux qui choisissent d’ignorer la souffrance des autres. On ne connaît pas les raisons des conflits. Tout comme pour cette neige en plein printemps qui a créé des catastrophes. En revanche, on devine la désillusion chez la jeune génération qui ne baisse pourtant pas les bras. Le style, poétique, cueille le lecteur.

Philippe Gerin. « Jamais le ciel ni les rivières. Gaïa éditions. 21,80 €.