INTERVIEW – Les stars de la nouvelle exposition photo de Fred Meylan ne sont pas ses amies top models, mais de parfaits inconnus capturés aux quatre coins du monde dans un milieu particulièrement inspirant : l’eau.

Ancien reporter de la célèbre agence de presse Sygma devenu photographe de mode, Fred Meylan ouvre les portes de son studio parisien pour une exposition qui lui tient particulièrement à coeur. Celui qui a travaillé avec toutes les générations de tops model, d’Estelle Lefébure et Kate Moss, à Kendall Jenner Gigi Hadid, s’est trouvé d’autres modèles anonymes, mais tout aussi inspirants, au fil de ses nombreux voyages. En résulte une sélection de seize photos de corps immergés, réalisées en près de vingt ans. Rencontre.

Paris Match. Où ont été prises ces photos, réalisées au fil des deux dernières décennies ?
Fred Meylan.
A Bali, aux Maldives, en Grèce… Près de la moitié en Corse, où j’ai une maison. Au fur et à mesure de mon parcours, je suis allé un peu partout dans le monde, mais pas encore à Tahiti. Mais ce n’est pas tant la destination qui est mise en valeur, plutôt un moment précis avec une femme ou un homme.

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Exposition du reporter et photographe de mode Fred Meylan, du 27 juin au 1er juillet 2025, dans son studio parisien de la rue Saint-Honoré.

Exposition du reporter et photographe de mode Fred Meylan, du 27 juin au 1er juillet 2025, dans son studio parisien de la rue Saint-Honoré.

© Fred Meylan

Qu’est-ce qui vous inspire tant avec l’eau ?
Je me sens bien dans cet élément. J’ai un travail assez intense en tant que photographe, entouré de gens sur les séances photo. Pour ces portraits dans l’eau, je me retrouve seul avec un personnage, dans un environnement dont se dégage une certaine sérénité. Dans l’eau, c’est le contraire d’un travail commandé.

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Vous mettez en scène des personnages aux profils variés, pour beaucoup différents des top models avec lesquels vous travaillez habituellement…
Sans l’avoir calculé en commençant il y a vingt ans, c’est finalement dans l’ère du temps. Ce ne sont pas des filles sexy, ce sont avant tout des femmes naturelles qui s’assument.

De vos débuts dans la photo de mode avec Estelle Lefébure et Inès de la Fressange, à vos collaborations plus récentes avec Gigi Hadid ou Kendall Jenner, est-ce que le travail reste finalement le même ?
Oui, si ce n’est l’entourage. Les filles de ce niveau-là sont des grandes pros. Elles ne sont pas là par hasard et la beauté ne veut plus rien dire à ce niveau-là. Il s’agit plutôt de charisme et d’une façon de se comporter. Avant une séance il y a trois, quatre ans avec Kendall Jenner, on m’avait fait tout un brief sur elle, à me mettre en garde, mais elle n’a pas moufté une seule fois alors que je lui demandais de faire trente-cinq allers-retours avec un cheval. C’est en fait l’entourage qui met une certaine pression.

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De tous les mannequins stars avec qui vous avez travaillé, quel est celui qui vous a le plus marqué ?
Kate Moss. On travaillé ensemble il y a huit ans pour une campagne de pub Zadig & Voltaire à Londres. C’est une fille a l’allure hyper normale, elle doit faire 1,68 mètre, et d’un coup, devant l’objectif, Kate Moss arrive. C’est impressionnant. Je me suis planqué derrière mon appareil et simplement profité du moment. En revanche, elle a beaucoup besoin d’être dirigée avec assurance, comme une petite mannequin russe de 19 ans qui n’en est qu’à ses débuts.

Exposition du reporter et photographe de mode Fred Meylan, du 27 juin au 1er juillet 2025, dans son studio parisien de la rue Saint-Honoré.

Exposition du reporter et photographe de mode Fred Meylan, du 27 juin au 1er juillet 2025, dans son studio parisien de la rue Saint-Honoré.

© Fred Meylan