« La Pharmacie de la Madeleine devient la toute première en France à équiper ses préparateurs de casques intelligents connectés à une technologie d’IA embarquée », clame la société Wildix, basée en Estonie. Une démonstration était organisée, mardi 1er juillet, in situ.

À l’entrée, un employé accueille les clients avec un casque vissé sur une oreille, comme au McDo. Et un peu partout au plafond, des caméras discrètes mais efficaces. « On a de plus en plus de problèmes de vols, et on se sent impuissants, démunis, explique Géraldine Demarche, l’une des deux pharmaciennes titulaires associées de l’officine de la Madeleine. Avec ce système, dès qu’il y a un geste suspect, on reçoit dans le casque une notification qui nous indique la zone concernée. On peut vérifier instantanément. »

Wildix, avec son système « X-hoppers », propose une solution tout-en-un aux entreprises. Concrètement, les employés portent un casque sur une oreille, qui leur sert d’assistant et de téléphone. Ils peuvent demander l’état des stocks, répondre aux appels téléphoniques, communiquer entre eux… juste en appuyant sur un bouton du casque. À l’instar d’Alexa ou Siri. Un peu comme si les employés avaient un téléphone greffé à l’oreille… À Nice, c’est David Cano et sa société Etelys, spécialisée dans les télécommunications, qui se charge d’intégrer les solutions de Wildix.

« On peut se concentre sur notre cœur de métier »

« On utilise Open AI, détaille Gilles Guiral, porte-parole de Wildix. Les données ne sont pas stockées, et tout est compatible avec le GDPR [règlement général sur la protection des données, texte de référence en matière de protection des données au niveau européen]. Quand on aura fourni un peu plus de données à l’IA et qu’elle se sera affinée, les employés recevront sur leurs téléphones de courtes vidéos en même temps que la notification d’un geste suspect, ce qui leur permettra de détecter précisément si un vol a été commis. »

Les maîtres mots? Expérience client enrichie, productivité accrue. La solution a été installée il y a une dizaine de jours à la Madeleine et Kristina Niclous, l’autre pharmacienne titulaire associée, semble déjà conquise. « On est moins souvent vissé au téléphone à gérer par exemple des soucis de logistique. On a gagné en fluidité », explique-t-elle.

Selon cette dernière, les pertes financières relatives aux vols représentent 2 à 3% du chiffre d’affaires de la pharmacie. « Avec ce système, on peut se concentrer sur notre cœur de métier, sans être préoccupés en permanence par de potentiels voleurs. »

La pharmacie compte dix-sept employés. Tous ne seront pas équipés de casques: leur nombre sera décidé après un test de trois mois. Car avoir un casque en permanence sur l’oreille peut s’avérer fatigant… « A voir à l’usage, précise Kristina. On les fera peut-être tourner entre nous. »