François Bayrou a échappé à sa huitième motion de censure ce mardi 1er juillet.

THOMAS SAMSON / AFP

François Bayrou a échappé à sa huitième motion de censure ce mardi 1er juillet.

POLITIQUE – Heureux comme un Premier ministre qui va passer l’été à Matignon. Que François Bayrou se rassure : il n’aura pas à chercher de toit pour la saison estivale. Le Premier ministre, dont le sort était entre les mains des députés ce mardi 1er juillet, n’a pas été renversé par l’Assemblée nationale et pourra donc rester rue de Varenne (au moins) jusqu’en septembre. La motion de censure portée par les socialistes a été votée par 189 députés. Loin des 289 requises.

Pour cette huitième motion de censure depuis son entrée en fonction, le Béarnais a (une fois de plus) bénéficié de la mansuétude du RN. Le parti d’extrême droite, et ses 124 députés, ne se sont pas associés au texte de la gauche. « Censurer aujourd’hui n’apporterait rien aux Français », avait justifié Marine Le Pen plus tôt dans la journée.

Pour le PS, le PCF, LFI et les Écologistes, il y avait pourtant urgence à se débarrasser du gouvernement. « Plus aucune indulgence à l’égard de François Bayrou. On nous a trahis », fulmine le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. L’échec du conclave sur les retraites a fait basculer les socialistes, au point qu’ils assument désormais une confrontation frontale avec le gouvernement.

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Lire la Vidéo

« Toute la gauche au rendez-vous pour censurer un gouvernement qui s’est parjuré sur les retraites. Et pour tous les électeurs du RN, ce vote servira de révélateur. Le Pen-Bardella sont sur le terrain social, économique, fiscal, la prolongation de Macron-Bayrou », a réagi Olivier Faure après l’échec de la motion de censure. Ils rejoignent ainsi les positions du reste de la gauche, qui ont voté toutes les motions de censure présentées depuis janvier. « C’est heureux que le Parti socialiste revienne à la raison », s’est d’ailleurs réjouie la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot sur France 2.

Un repos de courte durée

François Bayrou s’est, lui, montré agacé par ce changement de braquet. Fustigeant d’abord une « blague », il a estimé que les socialistes « font une censure pour montrer qu’ils sont dans l’opposition ». « La blague, c’est le Premier ministre qui nous gouverne », lui a répondu Boris Vallaud. Même François Hollande, pourtant fervent défenseur de la stabilité, a appuyé sur le bouton. Il s’en était expliqué dans les colonnes du Parisien. Avec ce vote de censure, l’ex-chef de l’État voulait surtout adresser « un coup de semonce » et signifier que le Premier ministre a manqué à ses obligations.

Reste que le repos de François Bayrou devrait être de courte durée. « Ce gouvernement ne vivra pas très longtemps », prédit déjà le patron du RN Jordan Bardella. S’il n’a pas à être inquiet pour cet été, la rentrée devrait s’annoncer bien plus houleuse. Sur fond de budget pour 2026, le Premier ministre a annoncé vouloir dégager 40 milliards d’euros d’économie. Ce qui n’est ni du goût de la gauche ni de l’extrême droite. Et pour ne rien arranger, le socle sur lequel s’appuie le gouvernement ne cesse de s’effriter chaque jour un peu plus. Jusqu’à l’implosion ?