Près de 30 ans après son entrée en vigueur, Varsovie porte un nouveau coup à la libre circulation dans l’espace Schengen. Suite à une réunion tenue ce mardi matin sur la situation à la frontière, le pays à décider d’instaurer temporairement des contrôles à ses frontières avec l’Allemagne et la Lituanie.
Cette décision est justifiée par une augmentation du nombre de migrants en situation irrégulière semblant provenir de Lituanie. Ainsi que par des informations indiquant que l’Allemagne refoulerait des migrants ayant traversé sa frontière vers la Pologne.
L’Allemagne pointée du doigt
En septembre, le nouveau gouvernement du chancelier Friedrich Merz, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale un sujet principal de sa campagne, a réintroduit des contrôles temporaires à la frontière polonaise. « Depuis environ un mois, la pratique à la frontière polono-allemande a clairement été modifiée. Contrairement aux dix dernières années, le côté allemand refuse désormais réellement d’autoriser l’entrée sur son territoire des migrants qui se dirigent vers l’Allemagne pour, par exemple, demander l’asile ou obtenir un autre type de statut », explique Donald Tusk.
« Nous avons été les défenseurs de Schengen et nous resterons les partisans d’une Europe avec une circulation sans frontières et sans restrictions, mais cela doit être une volonté partagée et symétrique de tous les voisins », a-t-il encore ajouté.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a indiqué avoir été prévenu par Varsovie. « Nous sommes conscients des préoccupations du gouvernement polonais, et nous savons que le gouvernement polonais souhaite désormais également mettre en place des contrôles aux frontières avec la Lituanie afin de limiter les passages illégaux de la frontière de la Lituanie vers la Pologne », a-t-il déclaré mardi matin à Berlin peu avant l’annonce de la décision polonaise.