En février 2020, la patronne de l’agence de photos Bestimage avait alerté l’animatrice de « L’amour est dans le pré » qu’un jeune photographe inconnu avait tenté de lui vendre des photos de sa fille mineure sortant de garde à vue. Elle l’avait rassurée, disant les avoir « bloquées » en versant 3.000 euros au photographe. À la barre, Mimi Marchand, présente ce mardi en robe estivale et bottes de daim, a reconnu avoir menti : en réalité, les images avaient été faites par l’un de ses paparazzis habituels, Sébastien Valiela. « Merci Mimi », avait répondu soulagée Karine Le Marchand, avant de rembourser une première partie de l’argent avancé, à hauteur de 1.600 euros.

« Les infractions ont été permises grâce à votre réseau, en jouant de votre carnet d’adresses, pour vous attirer des faveurs par tous les moyens, au mépris des victimes et avec une certaine mesquinerie », lui a dit la présidente avant d’annoncer la peine, plus lourde que celle demandée à l’issue du procès il y a un mois par le parquet. Le tribunal l’a reconnue coupable d’extorsion, et l’a également condamnée à 25.000 euros d’amende. La « reine des paparazzis » a quitté la salle d’audience sans réaction juste après, son avocate ayant indiqué aux médias qu’elle allait immédiatement faire appel. Quant à Karine Le Marchand, elle n’était pas présente mais son avocat, Jean Ennochi, a jugé cette décision « satisfaisante ».

Proximité avec les puissants et les « paparazzades »

Cette affaire résulte d’un « stratagème et d’une construction intellectuelle montée de toutes pièces par Mimi Marchand pour faire croire qu’il y avait un risque de publication » des images de sa fille, pourtant invendables car elle était mineure. Karine Le Marchand s’est ainsi sentie « redevable et dépendante », alors que Mimi Marchand lui faisait des demandes de « paparazzades » organisées, que l’animatrice a toujours refusées. Le tribunal a ainsi mis en avant la pression entretenue par Mimi Marchand sur Karine Le Marchand pendant plusieurs mois, faisant augmenter la crainte de Karine Le Marchand de voir les photos de sa fille publiées.

Enfin, les magistrats ont rappelé la capacité d’influence de Mimi Marchand, notoirement connue pour être une communicante de l’ombre des puissants. Elle a notamment été proche pendant longtemps du couple Macron ou encore de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. Le paparazzi Sébastien Valiela a également écopé d’une peine de six mois avec sursis pour recel de violation du secret professionnel. Il avait été informé de la garde à vue de la fille de Karine Le Marchand par un policier.