Pour mettre « les intérêts de l’Amérique en premier », Washington a décidé de stopper ses livraisons d’armes à Kiev, dans le cadre de la guerre en Ukraine. Les États-Unis s’inquiètent en effet de la baisse de leurs propres stocks de munitions. Selon Politico et d’autres médias américains, cet arrêt des livraisons concerne notamment les systèmes de défense aérienne Patriot, l’artillerie de précision et les missiles Hellfire. Or, le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait ces dernières semaines les États-Unis à lui vendre des systèmes Patriot pour contrer plus efficacement les attaques russes de missiles et de drones.

Lors de leur dernière entrevue en marge du sommet de l’Otan à La Haye fin juin, le président ukrainien s’en était une nouvelle fois ouvert à son homologue américain Donald Trump. Mais le locataire de la Maison-Blanche, qui se dit « au milieu » entre les belligérants et veut obtenir une fin des combats, s’était montré évasif sur le sujet.

Inquiétude à Kiev, réjouissance à Moscou

Cette nouvelle a été accueillie avec déception à Kiev, et une certaine appréhension quant aux capacités de l’armée ukrainienne à résister face aux forces russes, plus nombreuses et mieux armées. « Nous dépendons actuellement fortement des livraisons d’armes américaines, même si l’Europe fait tout son possible, mais nous aurons du mal sans les munitions américaines », a reconnu une source militaire auprès de l’AFP.

« Nous sommes en train de clarifier la situation », a indiqué plus tard à la presse un conseiller de Volodymyr Zelensky, Dmytro Lytvyne, assurant que « la communication avec la partie américaine se poursuit actuellement à tous les niveaux ». « La partie ukrainienne a souligné que tout retard ou délai dans le soutien aux capacités de défense de l’Ukraine ne ferait qu’encourager l’agresseur à poursuivre la guerre et la terreur, plutôt que de rechercher la paix », a appuyé le ministère ukrainien dans un communiqué.

De son côté, le Kremlin s’est félicité de l’annonce américaine, estimant que cela rapprochait Moscou et Kiev de la fin du conflit, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts des deux côtés, civils et militaires compris. « Moins il y a d’armes livrées à l’Ukraine, plus proche est la fin de l’opération militaire spéciale », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.