Vous avez eu des mots émouvants pour votre famille lors de l’interview à la sortie du green du 18. À quel point êtes-vous heureux de leur offrir cette victoire ?
C’est beaucoup de choses à dire… Mon père m’a mis au golf à Ésery à l’âge de trois ans, il m’a trimbalé quand j’étais tout petit sur les tournois juniors, week-end après week-end. Ma mère m’a dit que si j’avais un diplôme après le bac, je pourrais essayer d’être professionnel de golf, c’était le deal entre nous. Ce n’est pas évident pour des parents de laisser leur enfant choisir une voie comme la mienne… Ma femme (Marie Fourquier, ndlr) a été joueuse de haut niveau elle aussi, elle avait également ce rêve de gagner sur le circuit féminin, et elle a mis ça de côté pour qu’on fonde une famille… Et mon fils, qui est né il y a trois ans et demi, c’était la cerise sur le gâteau ! Le fait d’être père m’a donné des perspectives différentes, son arrivée m’a bien remis en question sur le plan mental, et aujourd’hui je suis super heureux de pouvoir leur offrir, à tous, ce trophée.
Ce trophée, justement, quelle valeur a-t-il à vos yeux, sachant que l’open d’Italie fêtait son centenaire cette année et qu’il fait partie des grands opens nationaux d’Europe ?
La seule chose que je peux dire par rapport à cela, c’est que sur la coupe il y a le nom de Grégory Havret qui est un très bon pote à moi. Pour lui aussi, c’était sa première victoire (en 2001, ndlr), et dès qu’on m’a remis la coupe j’ai cherché son nom pour lui envoyer en photo ! On a un peu discuté de ça vite fait hier, mais ça m’a fait un petit quelque chose de gagner mon premier trophée comme lui dans cet open d’Italie.
Est-ce qu’il y a eu une célébration digne de ce nom dimanche soir, ou cela attendra-t-il ?
Honnêtement, non, parce que la remise des prix a duré pas mal de temps, et quand on est arrivés à l’hôtel de l’aéroport il était déjà 22 heures. J’ai dîné avec les cadets qui étaient dans le même hôtel que moi – Olivier Elissondo, Sébastien Clément et Andrea – mais il n’y a rien eu de plus exceptionnel qu’une bière… Maintenant, la tradition française veut que j’organise un dîner pour tout le clan, et je pense que je vais me tenir à mes principes et attendre d’être à Crans-Montana pour qu’on puisse se faire une belle raclette entre nous (rires) !