Comment finissent les guerres ? Dans le cas de l’Ukraine, la réponse est au mieux incertaine, au pire inquiétante. Les Etats-Unis, qui avaient laissé penser qu’ils enverraient davantage d’armes, ont annoncé retenir certains armements pour «préserver leur stock». Pourtant, sur le terrain, les Ukrainiens ont plus que jamais besoin de l’appui extérieur. Moins d’armes, cela pourrait s’entendre, si au moins la diplomatie était très active.
Mais alors que la guerre d’Israël contre l’Iran a détourné l’attention pendant plusieurs jours et que la trêve à Gaza semble être maintenant la seule à l’agenda de l’administration américaine, le front ukrainien pâtit du désintérêt général. Après trois ans de bouderie, Emmanuel Macron a décroché son téléphone pour parler directement à Vladimir Poutine. Au centre des préoccupations, le nucléaire iranien. Et l’Ukraine dans tout ça ? Le constat a été dressé d’une situation bloquée. Mais ne rien faire, c’est laisser Vladimir Poutine l’emporter. Le dirigeant russe sait que la guerre d’usure lui sera favorable.
A la faveur de l’indifférence de Trump, il a lancé sa plus importante offensive contre les Ukrainiens. Les chiffres font froid dans le dos : en une nuit, la Russie a ciblé le pays, et surtout la capitale, avec 440 drones et 32 missiles. Des missiles qui tombent souvent sur des bâtiments civils, alourdissant le bilan humain du conflit. Un outil de plus dans la guerre psychologique que mène le pouvoir russe. Il s’agit de faire comprendre à Volodymyr Zelensky qu’il se trouve dans une impasse et qu’il sacrifie son peuple sans la perspective d’obtenir quoi que ce soit.
Le dirigeant ukrainien a besoin d’un soutien occidental franc. De l’occupant du Bureau ovale on ne peut attendre grand-chose. C’est aux Européens de savoir faire rempart, et d’afficher leur volonté d’en finir avec ce conflit, et dans des conditions acceptables pour les Ukrainiens. Le climat international laisse hélas penser que rares sont les scénarios qui peuvent tourner en faveur de Kyiv. Il faut savoir finir une guerre. Mais pas n’importe comment, pas dans l’indifférence, au détriment de ceux qui ne doivent pas être vaincus.