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Du vendredi 4 au lundi 14 juillet inclus, le TEC de Tence propose une exposition réunissant quelques-unes des photographies de plateau de Pierre Zucca et les Boîtes d’Alain Dumas. Le vernissage est prévu vendredi à 18 heures.

Pierre Zucca (1943-1995) a commencé sa carrière au cinéma comme photographe de plateau sur le très beau Judex de Georges Franju en 1963. Il se lie ensuite à la bande des Cahiers du Cinéma, Jacques Rivette, Claude Chabrol et surtout François Truffaut avec qui il tourne « L’Enfant sauvage », « Domicile conjugal », « Une Belle Fille comme moi » et « La Nuit américaine ». Il travaille aussi avec Ricardo Freda, Louis Malle (Lacombe Lucien), Romain Gary ou Jean Eustache (« Mes Petites Amoureuses »).

Il cesse d’être photographe de plateau au milieu des années 1970 et passe à la réalisation. On lui doit notamment, en 1976, le magnifique « Vincent mit l’âne dans un pré (et s’en vint dans l’autre) » avec à l’affiche Bernadette Lafont, Michel Bouquet et le tout jeune Fabrice Luchini dans le rôle de Vincent. Une exposition de ses photos a eu lieu aux rencontres photographiques d’Arles en 2023 et une rétrospective de ses films sera présentée en 2026 à la Cinémathèque Française qui a restauré l’ensemble de son œuvre cinématographique.

Avec sa femme, Sylvie, et leurs deux enfants, il a passé, toujours entre deux tournages, le plus de temps possible en Haute Loire, près de Tence, là où il a vécu ses derniers moments.

Les drôles de boites d’Alain Dumas

Ces boîtes se présentent sous la forme de parallélépipèdes noirs de 29 x 22 x 26 cm dotés d’une ouverture dans leur face antérieure et devant laquelle l’observateur est invité à prendre place.

Celui-ci découvre alors un espace intime baigné dans une faible lumière. Au fond, se trouve une paroi munie d’ouvertures, fenêtres ou portes à travers lesquelles apparaît une action animée et sonore. Il s’agissait, au départ, d’actualiser, en y intégrant une image vidéo, une forme d’art populaire péruvien : les cajones (caisses) de San Marcos, encore appelés Sanmarkos, casillas de Santero ou plus prosaïquement retablos de Ayacucho. À l’origine, ces petites chapelles portatives furent utilisées par les missionnaires espagnols pour convertir les bergers isolés des Andes. Le Dieu et les saints catholiques furent très vite assimilés aux esprits tutélaires indigènes et un syncrétisme s’opéra entre les croyances. Les cajones traditionnels sont en général composés de deux parties correspondant à la pensée duelle du monde andin : la supérieure correspond au monde des esprits : hanan pacha et l’inférieure, à celui des humains : kay pacha.

Aujourd’hui, les représentations ne sont plus seulement religieuses mais mettent souvent en scènes les événements les plus variés. « Dans mes boîtes, le monde d’en haut est ici réduit à une simple lumière et le monde d’en bas à des trouées ouvrant sur les actions humaines. »

Une deuxième partition, en profondeur, fait écho à cette verticalité. Au premier plan une sorte d’avant scène vide, un « ici » immuable, à l’intérieur de celui-ci, un espace contenant un décor matériel et immobile, puis un « lointain » virtuel, mais lieu des événements et de la temporalité. Aucune explication n’est donnée quant au pourquoi de ces scènes. Libre cours est laissé à chacun d’en interpréter le sens.