Par

Lucie Fraisse

Publié le

3 juil. 2025 à 18h01

C’est, avec les grosses chaleurs, l’un des fléaux de l’été dont les habitants de Toulouse se passeraient bien. Au fil des années, la Ville a développé plusieurs initiatives pour lutter contre la prolifération des moustiques : bornes antimoustiques, bornes connectées, biocides dans les gîtes larvaires, ou encore tarifs préférentiels sur l’achat de pièges pondoirs pour les particuliers. Depuis quelques jours, c’est un nouveau dispositif qui est testé aux serres municipales et au cimetière Terre Cabade où des pièges pondoirs naturels, avec des poissons, ont été installés. Voici comment cela fonctionne.

Des poubellariums

Dans le petit monde de l’aquariophilie, on appelle cela des poubellariums. Soit des grandes vasques qui, il faut bien le dire, ressemblent à de grandes poubelles capables de contenir 180 litres d’eau.

À l’intérieur, c’est un écosystème complet qui est reproduit.

« En fait, c’est exactement comme un aquarium, explique Julien Kala, membre de l’association Toulouse aquario club qui teste le projet pour la mairie de Toulouse. Sauf qu’il n’y a pas de chauffage, ni de pompe pour l’eau. »

Escargots, crevettes et poissons 
Voici à quoi ressemblent les poubellariums une fois que les poissons, les crustacés et les plantes y ont été installés.
Voici à quoi ressemblent les poubellariums une fois que les poissons, les crustacés et les plantes y ont été installés. (©actu.fr/L.F.)

Dans ces grands bacs, on trouve de l’eau, du sable, des plantes. Mais aussi des escargots et des crevettes qui vont permettre de bouger le sable pour le purifier. Ainsi que différentes espèces de poissons qui vont avoir la lourde tâche de manger les larves des moustiques venus pondre dans l’eau.

« On a choisi des poissons qui supportent les eaux assez chaudes, explique Julien Kala. En hiver, ces espèces ne survivraient pas dans la Garonne par exemple. »

Un choix qui n’est pas fait au hasard. En sélectionnant des poissons qui ne peuvent pas survivre en milieu naturel en Haute-Garonne, le Toulouse aquario club veut éviter qu’ils deviennent des espèces invasives qui nuisent à la biodiversité. Un scénario vécu notamment en Vendée, où l’introduction de gambusies dans les marais pour lutter contre la prolifération des moustiques a viré au fiasco.

Chaque poubellarium coûte 200 euros 
Au total, 46 vasques ont été installées à Toulouse.
Au total, 46 vasques ont été installées à Toulouse. (©actu.fr/L.F.)

Le Toulouse aquario club travaille sur ce projet de poubellariums depuis trois ans et vient donc de recevoir le soutien de la mairie de Toulouse, qui a accepté de tester le dispositif.

« Neuf vasques ont été installées aux serres municipales et 37 au cimetière Terre Cabade, détaille Françoise Ampoulange, conseillère municipale déléguée à l’animal dans la ville. On fera le bilan l’année prochaine pour voir comment ça a fonctionné. Chaque vasque coûte 200 euros, entretien compris. »

D’autres villes d’Occitanie ont montré leur intérêt

@actutoulouse

Des pièges pondoir naturels avec des poissons ont été installés à Toulouse pour lutter contre la prolifération des moustiques.#ilovetoulouse #igerstoulouse #Toulouse

♬ Summer Vibes – GRLN

Les bénévoles du Toulouse aquario club viendront en moyenne toutes les deux à trois semaines pour surveiller le fonctionnement des pièges. En hiver, les poissons seront remis dans des aquariums ou vendus à prix réduits dans des foires. 

Toulouse est la première collectivité à tester ce dispositif de poubellariums. Mais le Toulouse aquario club est déjà en contact avec d’autres villes d’Occitanie qui ont montré leur intérêt au projet et envisagent à leur tour de tester ces pièges à moustiques naturels qui fonctionnent grâce aux poissons. 

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