Publié le
3 juil. 2025 à 18h00
Changement climatique, amplification et fréquence des aléas – Comment nous préparer et nous adapter, individuellement et collectivement ? La chambre territoriale d’agriculture d’Ille-et-Vilaine lance le débat. Même si les agriculteurs réfléchissent à la question depuis des années.
« L’eau sera un sujet pour les décennies qui viennent », affirme le président Loïc Guines. Le climat, « on vit ce dérèglement avec des épisodes pluvieux intenses, des hausses de températures pendant de longues périodes. » Les agriculteurs doivent donc s’adapter, « sélectionner d’autres cultures et variétés pour résister à ces changements. »
Comment irriguer, économiser l’eau, la stocker ? « Tout cela est aussi un sujet qui concerne le Sage dont le débat est fort aujourd’hui. » Comment aussi créer des exutoires, des réserves avec le trop-plein de l’hiver ? Autant de questions que Loïc Guines entend soumettre à ses confrères.
Empreinte carbone de l’élevage
« C’est aussi un autre sujet majeur, il faut parler carbone et avenir de l’élevage. Réfléchir à un élevage moins émetteur. » La Bretagne est en pointe sur un système avec davantage de prairies, de haies. « Tout cela est à réfléchir dans le cadre de la PAC et pourquoi pas à plusieurs exploitants. »
Les énergies sont aussi au cœur du débat. « Comment faire pour que chaque culture qui sort d’un champ aille vers l’alimentation et peut-être une autre partie vers la méthanisation ? »
Vidéos : en ce moment sur ActuAdapter les systèmes
Loïc Guines veut aussi mettre en exergue la question des transports, de l’énergie pour les engins agricoles. La question de l’adaptation. « Nous allons peut-être vers des animaux plus petits avec plus de matière utile. Et nous devons nous pencher sur l’adaptation de nos bâtiments. C’est valable pour les vaches laitières mais aussi le porc et la volaille. »
Loïc Guines fait confiance à la recherche pour accompagner les agriculteurs. « On travaille sur l’ultra son pour remplacer les phytos, sur la gestion de l’eau. Avec les changements des saisons, on fait davantage attention à l’implantation des prairies. » Un travail que les stations de la chambre mènent depuis des années.
Vœux de la session
Faune sauvage. Choucas, corbeaux, sangliers, loups… les agriculteurs veulent interpeller les services de l’État.
Contrôles. Où en est le contrôle unique ? « Nous voulons réaffirmer notre volonté de travailler avec les services de l’État sur le sujet. Que ces contrôles soient les plus humains possibles. »
À chaque contrôle, un accompagnement par un membre de la chambre est possible. « Encore faut-il qu’on soit prévenu avec un délai de prévenance suffisant. »
Agriculture biologique. « On a besoin d’une agence bio. On a besoin d’un fonds d’investissement. » Le président Loïc Guines et les élus font le vœu d’une revalorisation des éco-régimes, des aides pour les Maec. Un point d’autant plus important au moment où la consommation bio se relève. Ce n’est pas le moment de lâcher.
Les entraves. Les élus ont émis un vœu pour la simplification des autorisations d’exploiter. « Pour les petits comme les grands élevages. »
Sage Vilaine. « Deux syndicats sont d’accord pour avancer mais pas à la même vitesse. » Loïc Guines ne nie pas les problèmes de qualité de l’eau, « mais prenons le temps et exigeons un engagement financier de l’État ». Et pour la majorité de la chambre, il faut en même temps poser la question des stations d’épuration. Ne pas tout mettre sur le dos des agriculteurs. « Donnons-nous rendez-vous dans 10-15 ans et travaillons sur la qualité de l’eau en même temps que sur la facilitation administrative. »
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.