La maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a annoncé ce jeudi soir 3 juillet à la faveur d’une réunion publique organisée par sa majorité, qu’elle briguera un nouveau mandat aux élections municipales de 2026.

Jeanne Barseghian, 45 ans, a été élue maire de la capitale alsacienne en 2020 à la tête d’une liste composée de militants écologistes et communistes, de citoyens non encartés, ainsi que de sociodémocrates des mouvements Place Publique et Generation. s et de régionalistes de gauche du parti s’Linke Elsass. Ces formations étaient d’ailleurs présentes ce jeudi soir au Tigre, une brasserie strasbourgeoise dans laquelle avait été organisée une réunion publique consacrée au bilan de la majorité sortante et à l’issue de laquelle la maire a dévoilé ses intentions.

La canicule précipite l’annonce ?

Jeanne Barseghian et son équipe ont semble-t-il hésité avant de choisir le moment de l’annonce. L’une des hypothèses était d’attendre le lancement des universités d’été du parti Les Écologistes, qui auront lieu à Strasbourg du 21 au 23 août. Jeanne Barseghian doit ouvrir officiellement le rendez-vous avec la secrétaire nationale du parti Marine Tondelier.

Mais l’épisode de canicule qui vient de s’abattre sur l’Europe du Sud a probablement précipité l’annonce. Il est vrai que Jeanne Barseghian, avait été élue sur la base d’un programme consistant à vouloir « adapter la ville au réchauffement climatique » , au lendemain d’une année 2019 marquée par des canicules historiques. Les municipales de 2020 avaient été l’occasion d’une vague verte qui avait permis aux écologistes de remporter plusieurs grandes villes comme Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Poitiers ou Grenoble. Dans la foulée, les écologistes strasbourgeois et leurs alliés de Schiltigheim notamment, avaient emporté l’Eurométropole.

Depuis, les défenseurs de l’environnement déplorent au niveau national un « backlash » un retour de bâton sur les questions écologiques.

La campagne s’annonce très disputée

L’annonce de la maire sortante intervient également à un moment où La France insoumise, qui prépare elle aussi les municipales, tente de fédérer un certain nombre d’acteurs de dossiers locaux, lorgnant sur l’électorat écologiste. Il y avait donc urgence pour la maire de Strasbourg à ne plus attendre.

D’autant que la campagne des élections municipales à Strasbourg s’annonce particulièrement disputée , à l’image d’un mandat marqué, notamment dans sa première partie, par un grand nombre de polémiques et controverses entre la majorité et ses oppositions de droite, du centre et de gauche, voire avec l’ancienne préfète et même le gouvernement.

Ce qui n’a pas empêché les écologistes de gagner et garder une des trois circonscriptions législatives strasbourgeoises en 2022 puis 2024 (toutes trois à gauche aujourd’hui), et de ravir aux socialistes deux cantons en 2021.

La campagne des municipales 2026 est déjà bien engagée à Strasbourg. À gauche, la majorité sortante et ses composantes se mettent en ordre de bataille. La France Insoumise donne le sentiment de vouloir partir seule. Le Parti socialiste a d’ores et déjà annoncé qu’il présentera au premier tour une liste autonome dont la préparation se fait sous l’autorité de l’ancienne maire Catherine Trautmann. Au centre, les partis Horizons, MoDem et Renaissance parlent d’union. À droite, le LR Jean-Philippe Vetter est déjà déclaré , mais non encore investi. À l’extrême droite, c’est l’eurodéputée Virginie Joron qui est pressentie pour mener la liste RN.

Le jeu des alliances comptera pour beaucoup dans les résultats du scrutin.