Par
Briac Trébert
Publié le
3 juil. 2025 à 17h50
Le rafraîchissement prévu ces prochains jours en France sera de courte durée. Alors qu’une vague de chaleur, qui restera dans les annales par sa précocité, sa durée et ses records, se termine, le pays doit déjà se préparer à en subir une autre. La barre symbolique des 40 degrés pourrait encore être dépassée la semaine prochaine, alors que l’été ne fait que débuter.
« Entre le mercredi 9 juillet et le mardi 15 juillet, les différents modèles météo convergent désormais pour ce qui se présente comme une nouvelle phase de canicule sur la France, qui touchera de très nombreuses régions », anticipe le météorologue Yann Amice, sur actu.fr. L’Hexagone se retrouvera dès le milieu de la semaine prochaine sous ce que l’on appelle un « dôme de chaleur ».
Une configuration typique d’un blocage atmosphérique chaud
Il s’agira une nouvelle fois d’une vaste zone de hautes pressions en altitude, associée à une dorsale subtropicale, qui va s’installer durablement sur la France. Et cette dorsale sera alimentée par une petite anomalie d’altitude — une dépression dite « goutte froide » — positionnée au large du Portugal. Une configuration typique d’un blocage atmosphérique chaud.
Ce contraste entre l’anomalie dépressionnaire à l’ouest et la dorsale anticyclonique à l’est créera un flux de sud persistant, aspirant de l’air brûlant depuis le Maghreb et la péninsule Ibérique. « La France se retrouvera ainsi dans une circulation méridienne favorable à une advection d’air saharien à tous les niveaux », résume Yann Amice.
Vidéos : en ce moment sur ActuLe modèle européen voit même des températures de 43°C
Certains modèles météo, les plus pessimistes, à savoir le modèle européen (ECMWF), entrevoient même un mercure pouvant monter à 43°C. « S’il faut rester prudent à cette échéance, ce sont les signaux en altitude qui doivent déjà nous alerter sur cette nouvelle séquence à venir », met en avant le météorologue.
La subsidence (descente d’air sec et chaud) liée à l’anticyclone renforcera ce réchauffement, comprimant les masses d’air et asséchant encore davantage l’atmosphère. En règle générale, on ajoute entre 13 et 17°C pour avoir la température au sol, même si c’est loin d’être une règle figée.
Yann Amice
Météorologue
Les températures maximales possibles jusqu’au 17 juillet, selon le modèle européen ECMWF (carte issue de Météociel) :
En effet, les différents modèles de prévisions prévoient des températures de 21°C à 24°C à environ 1500 mètres d’altitude sur la France, soit un signal très chaud. Ces valeurs indiquent un potentiel de plus de 40 °C au sol dans les zones les plus exposées.
À cela se cumulera, en fin de semaine prochaine, et particulièrement autour du 14 juillet 2025, le retour d’un panache d’air très chaud depuis la péninsule Ibérique. La barre des 35°C devrait encore être dépassée parfois largement dans de très nombreuses régions, y compris au nord du pays. Et les seuils de canicule atteints. Encore.
La France vient de connaître le deuxième mois de juin le plus chaud de son histoire
Dans un contexte accentué par le réchauffement climatique, le pays vient déjà de connaître le deuxième mois de juin le plus chaud de son histoire, seulement dépassé par celui enregistré lors de la canicule emblématique et exceptionnellement meurtrière de 2003.
Cette vague de chaleur s’est d’ailleurs prolongée en ce tout début juillet par une canicule particulièrement marquée, avec plusieurs départements passant en vigilance rouge. Si, depuis, le mercure a retrouvé les « normales » sur une bonne partie du pays, les températures sont encore très chaudes sur le pourtour méditerranéen et en basse vallée du Rhône et ne devraient pas vraiment baisser avant ce dimanche 6 juillet 2025. Et c’est de même en mer.
La Méditerranée est clairement en surchauffe. Lundi 30 juin, elle a atteint sa température de surface la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de juin, avec 26,04 °C. Aux Baléares, une bouée a ainsi enregistré le chiffre inédit pour le mois de juin, de 30,5 °C. Sa température a encore grimpé depuis, jusqu’à s’élever à 30,99 °C mardi 1ᵉʳ juillet…
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