Alors que la question de la limitation de vitesse sur les autoroutes franciliennes fait débat, le ministre des Transports Philippe Tabarot, invité sur le plateau de Cnews ce vendredi 4 juillet, a plaidé pour une approche nuancée, loin des « procès-verbaux en permanence ».

« Je pense qu’on peut à la fois, en contrôlant la vitesse de manière raisonnable et en évitant un certain nombre de bouchons qui existent en région parisienne de manière très forte, fluidifier la circulation, mais ça ne doit pas être au détriment des automobilistes », a-t-il déclaré.

Cette prise de position intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la mobilité en Île-de-France. Au mois d’octobre dernier, la Mairie de Paris a en effet abaissé la vitesse sur le boulevard périphérique à 50 km/h, une mesure qui a suscité la controverse et les critiques de nombreux automobilistes et de l’opposition parisienne. Des études menées par Airparif ont depuis montré une légère amélioration de la qualité de l’air aux abords du périphérique.

Pour autant, « avec le préfet de police nous n’étions pas forcément favorables à cette mesure. Sur les autoroutes qui sont de ma responsabilité, je n’ai pas souhaité les suivre là-dessus », a confié de son côté le ministre des Transports. Plus récemment, les voix d’élus franciliens se sont également élevées pour demander l’extension de cette limitation à l’ensemble de ces axes dans la région, notamment l’A1, l’A13 et l’A8.

Redéfinir la place de la voiture

Ces élus, issus de Paris et de sa petite couronne, appellent l’État à mettre en place un « plan national des infrastructures autoroutières ». Une proposition radicale qui, selon ses partisans, permettrait de réduire la pollution et d’améliorer la qualité de l’air, mais aussi de diminuer le nombre d’accidents, en particulier aux heures de pointe.

Le ministre des Transports dit sa réticence à suivre cette voie. Il préfère mettre l’accent sur l’expérimentation et l’évaluation des impacts avant de prendre des décisions définitives. « Qu’on fasse des expérimentations, qu’on voit si en matière de pollution, en matière de circulation, cela apporte quelque chose », a-t-il expliqué.

VidéoParis : ça y est, les radars flashent à 50km/h sur le périphérique

Il a également souligné l’importance de prendre en compte l’amélioration de l’offre de transports en commun, avec la finalisation prochaine du « plus grand réseau de transport en commun d’Europe autour de Paris » avec l’extension des lignes de métro 15, 16, 17 et 18 du Grand Paris Express. « Les chantiers ne sont pas tous terminés et je pense que c’est à ce moment-là (quand ils seront achevés) qu’on devra redéfinir la place de la voiture tout autour de la capitale, mais pas en plein milieu des chantiers », estime le ministre.