Après une agression et des menaces de mort visant l’un de ses praticiens, SOS Médecins a décidé de suspendre temporairement ses activités à Lille (Nord). L’antenne lilloise de l’association a indiqué qu’elle fermait ses portes du 3 au 5 juillet 2025.

« Cette décision fait suite à une profération de menaces de mort et une agression préméditée envers un des membres de notre association, à qui nous apportons notre soutien », a indiqué la structure sur son répondeur téléphonique. En temps normal, SOS Médecins accueille à Lille des patients 24h sur 24 et 7 jours sur 7 pour des urgences non vitales. Une vingtaine de médecins travaillent pour l’association.

« Aucun motif ne peut justifier un tel déchaînement de violence ! »

Par solidarité, l’antenne de Roubaix est également à l’arrêt, précise Ici Bleu Nord. Les faits remontent à mercredi dernier. Ce jour-là, un médecin exerçant au centre SOS Médecins de Lille a été violemment agressé par deux individus. Les deux hommes sont entrés dans le cabinet du praticien qui était en consultation avec une famille et deux enfants. « Ils ont expulsé cette famille manu militari. Ils ont insulté le médecin, l’ont frappé », a expliqué auprès de La Voix du Nord, un confrère, témoin de la scène.

Les autres praticiens présents sur place sont intervenus, puis les deux hommes ont pris la fuite. « J’ai pris contact avec le médecin agressé pour l’assurer de notre soutien », a indiqué Jean-Philippe Platel, le président du conseil départemental du Nord de l’Ordre des médecins auprès de France 3 Hauts-de-France. « Aucun motif ne peut justifier un tel déchaînement de violences ! », a-t-il ajouté.

« Des patients qui perdent leur sang-froid »

Depuis le début d’année, 216 incidents ont été signalés par des médecins – jusqu’au 23 juin 2025, selon l’Ordre. Dans 81 cas, il s’agissait d’injures ou de menaces. « Ce sont souvent des patients qui perdent leur sang-froid pour une prise en charge qui ne leur convient pas, un refus de prescription, ou un temps d’attente jugé trop long », a expliqué le représentant du conseil de l’Ordre des médecins du Nord.

Une seule agression physique avec coups et blessures a été recensée. Les autres incidents concernent des intrusions dans le cabinet, du harcèlement, des vols ou encore des usurpations d’identité. « On atteint des niveaux de violence insupportables », s’inquiète Jean-Philippe Platel. Par ailleurs, le conseil départemental du Nord de l’Ordre des médecins a indiqué qu’il se porterait partie civile « dès que les auteurs de l’agression auront été retrouvés ».