Par
Lisa Rodrigues
Publié le
4 juil. 2025 à 10h52
Cela fait maintenant cinq ans que le dossier des travaux sur le cours Berriat à Grenoble pour la Chronovélo fait grincer des dents. Il est même au cœur d’une bataille entre un collectif d’habitants et de commerçants souhaitant une modification du projet, la Ville et la Métropole.
En ces premiers jours de l’été, alors que la première tranche des travaux doit démarrer à la mi-juillet 2025, le collectif annonce une petite victoire : le cours Berriat sera le dernier axe routier à être aménagé pour « l’autoroute à vélo ». « On sait que le projet se fera jusqu’au bout de toute manière, mais ça nous donne un répit pour discuter », sourit Bruno de Lescure, membre du collectif et président de l’Union de quartier Berriat Saint-Bruno.
« On n’est pas contre la Chronovélo »
En clair, le groupe a obtenu « une inversion du calendrier du chantier » après discussion avec Grenoble-Alpes Métropole. « Le cours Berriat sera dans la dernière tranche des travaux« .
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« On n’est pas contre la Chronovélo. Le problème, c’est que la mairie en a profité pour vouloir mettre tout le cours Berriat en sens unique« , insiste Bruno de Lescure. De quoi faire craindre au groupe une baisse de la fréquentation des commerces et une congestion du trafic dans les rues adjacentes. « Les gens vont arrêter de venir et le quartier va se refermer sur lui-même« , soupire Karim, commerçant du cours Berriat.
On a un projet alternatif : on réduit légèrement la piste cyclable, on supprime une ligne d’arbres qui est, de toute façon à l’ombre, et de cette manière, on maintient le double sens de circulation.
Bruno de Lescure
Président de l’Union de quartier Berriat – Saint-Bruno
Un projet qui aurait reçu une fin de non-recevoir de la part de la Ville de Grenoble, selon le collectif. La mise en sens unique étant liée à l’arrivée de la Chronovélo – chantier mené par la Métropole – ils se tournent donc vers celle-ci, qui finit par acter une modification du calendrier des travaux.
Le calendrier des travaux de la Chronovélo
La Chronovélo doit relier Fontaine à Grenoble. Le chantier est mené par Grenoble-Alpes Métropole. Les travaux doivent démarrer le 15 juillet 2025 et est organisé en trois phases sur deux ans.
La première phase concerne la rue du Vercors, jusqu’au tribunal de Grenoble, et doit se terminer fin 2025. La deuxième phase comprend la rue Pierre Sémard, où les travaux se tiendront sur le premier semestre 2026.
Le cours Berriat devrait ainsi voir arriver le chantier au 4e trimestre 2026, avant une fin programmée des travaux au 2e trimestre 2027.
« On ne veut pas faire de la politique »
Pour le moment, la fameuse dernière tranche de travaux sur Berriat est prévue pour démarrer en septembre 2026. Soit après les municipales et un potentiel changement de majorité à la mairie de Grenoble…
« On ne veut pas faire de la politique, on ne veut pas être politisé », insistent Karim et Lionel, deux commerçants du cours Berriat quand on les questionne sur l’aspect politique de la décision de la Métropole. « Mais on sait que ça va être un débat pendant la campagne. On va interpeler les différents candidats sur le sujet. »
Rester apolitique, les commerçants et habitants du collectif Berriat y tiennent. D’autant qu’ils ont, comme d’autres collectifs de Grenoble, eu l’étiquette « d’opposants politiques » collés au visage durant plusieurs semaines.
« On a quitté l’intercollectif »
Une catégorisation renforcée au début 2025, quand ils rejoignent un intercollectif d’habitants et de commerçants, eux aussi déçus par le « manque de concertation » de la Ville à propos des travaux à Grenoble.
L’objectif commun était de miser sur une négociation avec la Métropole, vue comme plus ouverte après « l’expérience positive » sur l’avenue Jeanne-d’Arc qui a « obtenu des avancées sur le stationnement sans changer le projet ». Le tout, sans politiser le mouvement.
Problème, « certains dans l’intercollectif ont rompu le pacte« , souffle Bruno de Lescure, en référence à l’engagement de membres d’autres collectifs sur une liste pour les municipales favorable à Alain Carignon, candidat LR à la mairie. Couplé à la manifestation polémique lors du conseil municipal du mois de mai, « on a quitté l’intercollectif le 13 juin ».
D’autres pourraient les suivre
Une décision qui a permis aux commerçants et habitants de Berriat de « se retrouver seuls à discuter avec la Métropole » pour tenter de trouver un compromis sur le chantier de la Chronovélo. « On tient d’ailleurs à saluer l’intelligence de la décision de la Métropole », soulignent les membres du collectif.
Pour le moment, ils sont les seuls à avoir quittés le regroupement de collectifs grenoblois. « Mais on est parti en ouvrant la porte à ceux qui sont partants pour nous suivre sur les deux principes initiaux : pas de politisation et objectif négociation avec la Métropole », lâche Bruno de Lescure.
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