Le livre de Bruno Vialaneix « La Nuit Fauve » révèle la face cachée de la faune sauvage de la Réserve Africaine de Sigean. À mi-chemin entre art et documentaire, cette exposition en plein air prolonge l’expérience sensorielle jusqu’en 2026. Nous l’avons rencontré.

Comment avez-vous eu l’idée de réaliser ce documentaire photos inédit ?

Je me suis posé la question de savoir ce qui allait me motiver suffisamment pour partager ce projet que j’imaginais durer plusieurs mois. J’ai contacté les équipes, qui ont été séduites par le projet. Quand leur journée de travail se terminait, la mienne commençait. L’idée était de passer une nuit en résidence, comme à l’internat, avec les animaux. J’ai eu la chance d’accéder à toutes les zones de la réserve, y compris les lieux interdits au public… La réserve est photographiée sous toutes ses coutures, je voulais montrer un autre côté de la réserve que personne ne pouvait connaître, j’ai eu un privilège énorme.

Au-delà du livre, le travail réalisé par l’artiste prend une dimension spectaculaire avec une exposition photographique géante déployée jusqu’à fin 2026 sur les allées du parc à pied de la Réserve

Au-delà du livre, le travail réalisé par l’artiste prend une dimension spectaculaire avec une exposition photographique géante déployée jusqu’à fin 2026 sur les allées du parc à pied de la Réserve
L’Indépendant – Réserve Africaine de Sigean

Comment avez-vous réalisé ses photos ?

La nuit, tous nos sens sont bien éveillés, on est obligé d’écouter, de regarder… Le même endroit, le jour ou la nuit, ce n’est pas la même expérience. Pour un photographe, c’est vraiment exceptionnel. Dans l’obscurité, la moindre lueur met en évidence le sujet que l’on photographie. Ici, il n’y a pas d’autres lumières que la lampe frontale, pouvant être blanche ou rouge car cela n’effraie pas les animaux… Puis une lampe led, avec une température de couleur très froide ainsi que les feux de la voiture. Les animaux sont très en alerte, n’ayant pas l’habitude d’avoir du monde à ces heures-ci. Ils observent avec leur regard perçant. Il y a eu de nombreuses photos ratées, j’ai mis plusieurs mois à réaliser de tels clichés, puis parfois, c’est moi qui ne suis pas encore prêt.

C’est une invitation à voir différemment ce que l’on a l’habitude de voir

Que souhaitez-vous transmettre par cette exposition ?

C’est une invitation à voir différemment ce que l’on a l’habitude de voir. Ce n’est pas un parc d’attractions environnemental, mais un lieu où l’on se retrouve face à quelque chose d’inédit, et où l’on essaie de comprendre comment tout cela se passe à l’intérieur. À travers les photos de nuit, on entre vraiment dans l’image, en regardant la beauté des animaux, mise en valeur par un regard décalé.

Avez-vous une anecdote unique à raconter sur vos clichés de nuit ?

Nous sommes allés à la découverte des lycaons, on s’est rapprochés suffisamment près et ils étaient devant nous. Il y a une image qui traduit ce moment-là. Il y a eu de grands yeux qui nous ont regardés comme s’ils voulaient partager quelque chose avec nous, comme des animaux domestiques.

Au-delà du livre, le travail réalisé par l’artiste prend une dimension spectaculaire avec une exposition photographique géante déployée jusqu’à fin 2026 sur les allées du parc à pied de la Réserve. Cette installation immersive permet aux visiteurs du parc de prolonger le voyage artistique de Bruno Vialaneix au travers de 9 cubes monumentaux de 2 mètres par 2 mètres présentant une sélection des clichés nocturnes les plus saisissants tirés du livre.