À Büren, dans l’ouest de l’Allemagne, une campagne d’information contre le harcèlement sexuel suscite la controverse. Certains dénoncent le fait qu’elle mette en scène des agresseurs blancs qui s’en prennent à des victimes noires.

Publié le 04/07/2025 16:38

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L'une des affiches créée par la municipalité de Büren, en Allemagne. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

L’une des affiches créée par la municipalité de Büren, en Allemagne. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Pour sensibiliser les enfants et adolescents au harcèlement sexuel, une piscine en plein air de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a lancé une campagne d’information baptisée « Eté-soleil-sécurité ». Mais le choix des affiches n’est pas du goût de tout le monde. 

Sur l’une des affiches, on voit une femme blanche toucher les fesses d’un petit garçon noir et qui porte une prothèse à la jambe, avec ce slogan : « Stop ! Interdiction de toucher ! » Sur une autre affiche, un homme blanc force la porte du vestiaire dans lequel une femme noire est en train de se changer. Les victimes sont invitées à prononcer le mot « Tiki » pour donner l’alerte en cas d’agression sexuelle et un message rappelle que « personne n’a le droit de te toucher sans ton consentement ».

Sur les réseaux sociaux, une internaute dénonce « une campagne absurde contre le harcèlement sexuel ». Un autre s’interroge : « Quel esprit pervers peut inventer de telles inepties ? » Certains reprochent à la municipalité de fausser la réalité. « En déformant les faits, on ridiculise la bonne volonté ».

Le 22 juin, plusieurs jeunes Syriens ont agressé sexuellement huit adolescentes de 11 à 17 ans dans une piscine en plein air de Gelnhausen, près de Francfort. Cité par le journal Bild, un ministre de la région de Hesse ne cache pas son incrédulité. « Après les incidents que nous avons connus récemment, cette représentation est une moquerie envers les personnes concernées », dénonce-t-il. 

L’été dernier, une campagne similaire avait déjà été lancée dans les piscines municipales de la ville de Cologne. Le vice-président du syndicat allemand de la police, Manuel Ostermann, avait critiqué des visuels très éloignés de la réalité et qui renvoient une image erronée des agresseurs. « Appelons un chat un chat : il s’agit principalement d’hommes originaires des principaux pays des demandeurs d’asile », a-t-il écrit sur la plateforme X.

Dans un communiqué publié sur le site internet de la commune de Büren, la mairie affirme prendre très au sérieux les critiques et se défend : « Nous n’avons jamais eu l’intention de discriminer des personnes ou de rejeter la faute sur elles. Si telle a été l’impression, nous tenons à présenter nos excuses ». Burkhard Schwuchow, le maire conservateur (CDU), explique encore avoir voulu « mettre en évidence la diversité et éviter de manière ciblée les stéréotypes ». Après la polémique, la ville promet à l’avenir de réévaluer ses campagnes d’information.