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Guillaume Laurens

Publié le

4 juil. 2025 à 17h21

Après avoir longuement étrillé « l’inaction de Jean-Luc Moudenc », qui a selon lui « oublié les quartiers populaires » et « montré son impuissance » à la tête d’une « équipe de climatosceptiques » au Capitole, François Piquemal, son rival (LFI) aux Municipales 2026 dans la Ville rose, a présenté ce vendredi 4 juillet 2025, en présence de ses nouveaux alliés de l’Assemblée des quartiers et sous un soleil de plomb, son « plan d’urgence » afin « d’adapter Toulouse à la chaleur ». Ce qu’il faut retenir.

Haro sur « les gadgets superficiels » de la mairie de Toulouse

Considérant « qu’aucun plan global d’anticipation climatique n’a été mis en œuvre » par le maire sortant, qui « bétonne et soutient des projets autoroutiers destructeurs », Ilham Grefi a d’abord raillé « les gadgets superficiels » de la municipalité : « Les arbres à algues, canopées, pavés rafraîchissants… Tout cela ne change rien à la vie des gens », alors même que « les 15 derniers jours nous ont démontré l’urgence de la situation pour avoir accès à la fraîcheur », enchaîne Salah Amokrane.

« Toulouse regarde monter les températures et en subit les conséquences », fustigent les Insoumis et leurs alliés des quartiers, qui ont donc présenté leur « plan d’urgence pour une oasis toulousaine ». 

La gratuité des piscines pendant la canicule

En première ligne de ce plan ? L’accès à l’eau. À rebours de « la politique antisociale de la droite toulousaine » dépeinte par Agathe Roby, les Insoumis proposent « la gratuité des piscines pendant les épisodes de canicule » (contre 1 euro l’entrée actuellement, NDLR) et argumentent : « Des villes comme Paris ou Lyon l’ont mis en place, Toulouse doit suivre ».

« Est-ce qu’on veut des Léon et Léonne à l’avenir ? »

Autre idée avancée : doter Toulouse d’un « plan piscine ambitieux ». Alors que « des bassins ferment en été » et que « les piscines sont surpeuplées, des « investissements n’ont pas été faits » selon les Insoumis, qui déplorent que « Nakache se dégrade » et appellent à « rouvrir Alban Minville le plus vite possible ». Et ils promettent « d’ouvrir des piscines dans les quartiers qui en sont privés, comme Ancely ou Saint-Michel, où elles ont fermé ».

« Dans la ville de Nakache et de Léon Marchand, ce n’est pas acceptable qu’on ait un plan trois fois mois ambitieux que Strasbourg », fulmine le député-candidat au Capitole.

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Léon Marchand a appris à nager dans une piscine publique. Est-ce qu’on veut des Léon et Léonne à l’avenir ?

François Piquemal

La Cité de la natation ? « Oui, mais à une condition… »

Interrogés sur la fameuse Cité de la natation, portée à bout de bras par le club où est licencié Léon Marchand, les Insoumis ont pointé : « C’est un projet privé », avant que François Piquemal n’assure : « On ne va pas empêcher le projet de Cité de la natation, à condition de le mettre au service des habitantes et habitants… On en discutera avec les Dauphins du TOEC ».

Également au programme : faire en sorte que les piscines publiques de Toulouse comportent « plus d’espaces ludiques », car elles ne doivent pas « être destinées qu’à ceux qui pratiquent la natation, mais aussi à ceux qui veulent se rafraîchir », soutient Agathe Roby. La base nautique de la Reynerie, récemment installée par la mairie ? « Cela va dans le bon sens », reconnaît Salah Amokrane, « mais cela ne suffit pas : à l’échelle de Toulouse, c’est anecdotique ».

Rendre la Garonne baignable « à l’horizon 2040 »

Considérant que la capitale occitane a « la chance d’être traversée par un fleuve qui a déjà une bonne qualité d’eau, contrairement à d’autres grandes villes », François Piquemal a aussi et surtout remonté à la surface ce vendredi un vieux serpent de mer dans la Ville rose : la baignade dans la Garonne (interdite depuis 1976 par arrêté préfectoral, NDLR) et « qu’Agathe Roby réclame depuis 2020 » au Conseil municipal.

Nous fixons le cap de 2040 pour rendre la Garonne baignable pour les Toulousains. Nous pouvons avoir à nouveau des compétitions d’Alfred Nakache et des Dauphins du TOEC dans le fleuve.

François Piquemal

Les Insoumis y voient un enjeu de santé publique, mais aussi de sécurité, car « aujourd’hui », soulève Agathe Roby, les gens se baignent là où ils peuvent, en prenant des risques, notamment dans le lac de la Maourine ».

Fontaines à eau, brasseurs d’air et accès aux lieux climatisés

Dans la même veine, les Insoumis comptent « multiplier les fontaines à eau, les bains-douche », ainsi que les sanitaires publics, vieux cheval de bataille de François Piquemal.

Notre objectif est d’avoir 260 toilettes publiques durant le mandat, contre 124 à ce jour, pour rattraper les villes mieux-disantes : Rennes et Lyon, qui ont une toilette pour 2 000 habitants.

François Piquemal

Autre « mesure d’urgence » avancée pour rafraîchir la ville : « Généraliser rapidement l’installation de brasseurs d’air dans les lieux très exposés à la chaleur, en priorité les crèches, écoles, Ehpad et logements sociaux ».

Ou encore, avance Salah Amokrane, « mettre en place des lieux d’accueil climatisés dans chaque quartier, accessibles aux plus vulnérables, notamment les sans-abris et les personnes âgées : bibliothèques, musées, salles municipales… ». 

« L’urgence d’aménager les écoles » face à la chaleur

François Piquemal se fixe un objectif de « zéro passoire thermique en 2040 » et veut, « à moyen terme, rénover les bâtiments publics en les isolant, pour les rendre adaptés aux étés chauds. Les bâtiments destinés aux publics les plus vulnérables, notamment les crèches, Ehpad et écoles, seront prioritaires ».
L’urgence sera « d’aménager les écoles à la chaleur, car les canicules vont s’intensifier ces prochaines années : pour ne pas avoir à les fermer, elles seront équipées. Nous voulons privilégier les matériaux d’autoconstruction, l’isolation par l’extérieur, mais il y a peut-être des endroits où il faudra de la climatisation ».

« Aux Izards, il faut quasiment marcher avec un masque »

Pour ces candidats de la gauche radicale, Toulouse reste une ville « trop minéralisée », où les cœurs de certains quartiers « sont invivables » en cas de canicule, « à l’instar de la place Ahmed Chenane aux Izards ou de la place Abbal à la Reynerie ». Au-delà des « pauvres ombrières » du carré de la Maourine, le quartier de Borderouge serait lui aussi « invivable » à leurs yeux.

Salah Amokrane rappelle au passage « la réalité du quartier des Izards », qui est, décrit-il, « en travaux permanents, vit dans la poussière et les gaz d’échappement, des bouchons incessants, qui ne font qu’aggraver la chaleur ». Et de scander : « Aux Izards, il faut quasiment marcher avec un masque sur la figure tellement c’est poussiéreux ».

Créer « des parcs fraîcheur dans tous les quartiers »

Pour y remédier ? François Piquemal et ses alliés s’engagent à réaliser « une débitumisation massive » de Toulouse, avec la création de « parcs fraîcheur dans tous les quartiers ».

Nous voulons adapter Toulouse à la planification écologique, et en faire la ville du quart d’heure face aux méga-chaleurs. Le but, c’est que chaque habitant ait à moins de 15 minutes de chez lui un point d’eau (piscine ou petit bassin ludique), un endroit climatisé accessible à tous et un parc fraîcheur. 

François Piquemal

« L’objectif, c’est que tout le monde ait ça en 2032″, a enfin annoncé le candidat LFI, qui estime « rejoindre en tout point la vision des écologistes là-dessus ».

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